Le ministre des Travaux publics a rencontré les acteurs du secteur vendredi 23 novembre à Yaoundé.
Pour la première fois, les ordres professionnels, les bureaux d’études, les laboratoires privés du secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) se sont retrouvés avec leur ministre de tutelle. L’ambiance était certes empreinte de convivialité, mais l’opportunité a surtout été saisie pour faire une espèce d’états généraux des BTP au Cameroun. « L’objectif de cette concertation est de sensibiliser toutes les composantes de notre secteur sur la nécessité de s’engager dans une démarche citoyenne et responsable au service de la gouvernance », a précisé Patrice Amba Salla, ministre des Travaux publics. Et pour ce faire, il faut élaguer tous les obstacles recensés dans le secteur.
Parmi eux, l’absence de coordination entre les différents ministères qui interviennent dans le fonctionnement du secteur, notamment pour ce qui est de la délivrance des agréments. Les professionnels des BTP décrient aussi la mauvaise organisation qui laisse libre cours à des aventuriers, la sous-estimation financière des projets qui débouche sur un travail de mauvaise qualité, les délais de paiement des prestations trop longs, précisément pour ce qui est des travaux financés par le Fonds routier. Sans oublier les décomptes de travaux exécutés sur financement du budget d’investissement public, qui prennent beaucoup de temps, même au goût du ministre. Mais tout de suite, des pistes de solutions ont été ébauchées.
Ainsi, Patrice Amba Salla a proposé aux professionnels présents de dénoncer tout intrus dans le milieu, de systématiser l’inscription au tableau des différents ordres et même que chaque professionnel ajoute le numéro d’inscription à son ordre sur sa signature. La catégorisation des entreprises est également envisagée, pour permettre à chacun de faire exactement ce dont il est capable. Pour le Mintp, il faut aussi mettre fin au saupoudrage des projets routiers. « Il est mieux d’annoncer à une population que sa route est programmée, que de faire un mauvais travail qui coûterait plus cher », explique Amba Salla. Et par-dessus tout, le ministre a prescrit, à ses collaborateurs plus de célérité dans le traitement des dossiers. Concernant les décomptes par exemple, il propose de les faire en deux jours, au lieu de plusieurs semaines ou mois comme c’est le cas actuellement. « Le temps c’est de l’argent. Et plus nous passons du temps sur un travail, plus ça coûte cher, tant à l’Etat qu’aux entrepreneurs », souligne le Mintp.
Au cours de cette rencontre qui se veut désormais permanente, des acteurs du secteur ont été faits chevaliers de l’Ordre national de la valeur. Ces distinctions honorifiques leur ont été décernées à titre exceptionnel par le chef de l’Etat pour leur contribution aux travaux de réhabilitation du pont de l’enfance, reliant les départements de la Lékié et du Mbam-et-Kim dans la région du Centre.
