Entre dérives et faux pas, l’irresponsabilité de certains professionnels est souvent indexée.

L’année 2012 est, semble-t-il, placée sous le signe du retour à un journalisme responsable. La journée mondiale de la liberté de la presse le 3 mai dernier avait donné le ton, avec en rappel la responsabilité imposée aux journalistes, encore et toujours. A l’heure où la responsabilité des médias est sans cesse réclamée, certains pratiquants du métier continuent de s’enfoncer dans le gouffre de la désinformation. Et à l’ère du numérique, des fora dans lesquels les opinions personnelles priment sur les faits animent la toile. A certaines périodes, on vit même au rythme des tendances.

C’est ce qu’a constaté le Pr. Michel Tjade Eone, universitaire et enseignant, au cours de la récente dédicace de son dernier ouvrage : « le nouveau journalisme semble être devenu celui des listes ». Des listes publiées par certains médias ont secoué l’opinion publique : listes d’homosexuels, de potentiels « éperviables », de voleurs de la République, etc. Le journaliste, censé être un éducateur et un pourvoyeur d’informations vérifiées et vérifiables, défend une cause un jour et retourne sa veste le lendemain pour devenir le détracteur de certains politiques et acteurs de la société. Ceci avec pour conséquences, de nombreux procès pour diffamation et des droits de réponse ou des mises au point dans les colonnes et les tranches d’informations. En septembre dernier, un séminaire de formation organisé par le Conseil national de la communication sur les enjeux et les défis de la régulation du secteur, s’était déjà évertué à rétablir le rôle du journaliste, et à dénoncer les dérives qui accompagnent l’exercice de cette profession.

Les Etats généraux de la communication, en continuité, s’offrent alors aux journalistes comme l’occasion rêvée de réviser les canons de la profession. Pour assainir leur environnement, un groupe de travail chargé de l’élaboration du projet de code de déontologie des journalistes au Cameroun a été mis en place par le ministre de la Communication. Ce groupe constitué de professionnels du journalisme bien connus pour leur ancienneté et leur expérience dans le domaine, durant deux jours, a eu pour tâche de clarifier le rôle du journaliste, ainsi que ses missions.