C’est au cours de ce mois de décembre que pourrait s’ouvrir à Dakar au Sénégal le procès tant attendu de l’ancien président tchadien Hissène Habré. Un avocat de l’organisation Human Rights Watch (HRW) à Dakar l’affirme du moins. D’autres sources indiquent même qu’il pourrait intervenir dès la semaine prochaine. Et pour cause ! Plusieurs préalables sont en train d’être posés.
Vendredi dernier, des bailleurs de fonds réunis dans la capitale sénégalaise ont statué sur le financement du procès qui constituait encore un blocage. Un budget de 5,6 milliards de F a été mobilisé. Le Tchad y contribue à hauteur de 2 milliards de F, l’Union européenne et les pays bas, 655 millions de F chacun, l’Union africaine (500 millions), les Etats-Unis (500 millions), l’Allemagne et la Belgique (655 millions), la France (196,5 millions) et le Luxembourg (65,5 millions). Représenté au cours de la rencontre par son ministre de la Justice, Garde des sceaux, Aminata Touré, le Sénégal a pris l’engagement de faire adopter, avant le 10 décembre prochain, la loi sur la création de « chambres africaines extraordinaires » au sein de la structure judiciaire existante à Dakar. Le Sénégal a aussi promis de nommer des magistrats qui vont s’occuper de cette affaire, la procédure devant être lancée à partir de 2013.
Président du Tchad dès 1982, Hissène Habré a été renversé par un coup d’État 1990. Aujourd’hui exilé au Sénégal, l’ancien président a vu la tenue du procès être repoussée à plusieurs reprises, depuis plus de 20 ans. La commission tchadienne de vérité et de réconciliation accuse l’ancien chef d’Etat poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, d’être responsable d’environ 40 000 meurtres politiques.
