Cameroun, Congo et Gabon harmonisent leur plan de bataille depuis mercredi à Douala.
« Le braconnage transfrontalier est le plus grave. A ce niveau, les braconniers ont des kalachnikovs et des M16 ! C’est un fléau qui interpelle tous les citoyens, pas seulement ceux chargés de la conservation. ». Roger Boussougou, directeur général adjoint de la Faune et des Aires protégées du Gabon ne cache pas sa préoccupation. Des ravages continuent d’être perpétrés dans la faune de son pays, comme dans celles du Cameroun et du Congo. Les trois pays ont les mêmes problèmes, ont indiqué différents intervenants hier, à l’ouverture d’un atelier régional de validation du protocole Lutte anti braconnage (Lab) tenu à Douala. Etalés sur deux jours, les travaux entrent dans le cadre du projet Tridom, qui porte sur la conservation de la biodiversité transfrontalière dans l’interzone de Dja-Odzala-Minkébé (respectivement au Cameroun, au Congo et au Gabon).
Objectif de l’atelier, la création d’un cadre juridique pour les actions de surveillance transfrontalières entre les équipes des trois Etats. Un protocole devrait donc être élaboré et validé au niveau technique.
Certaines pistes proposées par les experts prévoient la possibilité qu’un braconnier soit poursuivi, sur une certaine distance, dans un pays voisin par des éco-gardes du pays où il aura sévi. Les équipes déployées sur le terrain dans l’interzone devraient aussi pouvoir être en contact radio étroit – en partageant par exemple des informations sur des délinquants pourchassés – pour une action plus efficace.
Rappel, les trois Etats de l’espace Tridom ont signé, en janvier 2005, un accord de coopération à Brazzaville. Ils s’y engagent, entre autres choses, à mettre en œuvre un système de gestion participative concernant la lutte anti-braconnage. S’inspirant des expériences du Tri-National de la Sangha, le projet Tridom appuie les trois pays dans l’élaboration d’un accord unique englobant le dispositif de la Lab (structure et fonctionnement) et la circulation des acteurs dans les zones transfrontalières de l’espace Tridom. Les travaux qui s’achèvent ce 4 décembre ont reçu l’appui des Nations unies à travers l’Unops.
