Les travaux de construction du barrage hydro-électrique de Memve’ele vont désormais connaître un coup d’accélérateur supplémentaire. Un pont flottant est en effet déjà ouvert sur le fleuve Ntem et relie la rive droite, à l’endroit où, le 15 juin dernier, le chef de l’Etat procédait à la pose de la première pierre, sur la rive gauche, où sera construit le barrage proprement dit. Et pour les populations de la localité de Nyabizan, le rêve est devenu réalité. Il y a encore quelques semaines, la traversée du Ntem s’effectuait à bord des pirogues de fortune ou d’un bac vieillot, avec tout ce que cela comportait comme risques.
Il s’est avéré impératif, pour la société Sinohydro, chargée des travaux de construction du barrage hydro-électrique de Memve’ele, de construire un pont, une nécessité pour la réalisation des travaux. Le barrage et ses principaux ouvrages se trouvent en rive gauche du fleuve, pendant que les routes d’accès, à Douala et à Yaoundé notamment, sont sur la rive droite.
Cet ouvrage de 500 tonnes va permettre le transit de dizaines de milliers de tonnes de marchandises et d’équipements divers à destination du site. Tel est le premier objectif de ce pont, en attendant que la digue principale et le barrage lui-même soient construits, sur la crête de laquelle seront construits une route et deux ponts. Le deuxième impact du pont est social. Pour les populations vivant de part et d’autre du Ntem, c’est la première fois qu’elles peuvent traverser librement ce fleuve, à toute heure, sans la moindre contrainte. Les populations bénéficiaires pensent que le fleuve Ntem qui a fait de nombreuses victimes par le passé est désormais dompté.
L’ouvrage, en lui-même, est composé d’une quarantaine de caissons métalliques de 12 mètres de long chacun, pesant respectivement 12 tonnes, pour 3 mètres de large. Ce pont long de 220 mètres sur 6 mètres de large peut permettre le passage de deux véhicules de front. Par prudence, un refuge a été prévu au milieu pour permettre le croisement de véhicule. Le pont peut supporter des charges allant jusqu’à 65 tonnes. C’est un pont normal, en dehors du fait qu’il repose sur l’eau. Il est modulable et sa réalisation aura pris pratiquement 15 jours aux techniciens.
