Une rencontre de sensibilisation à l’intention des opérateurs économiques tenue jeudi à Garoua.

Avec une circonscription dont près de la moitié des 21 communes partage une frontière terrestre ou fluviale avec des pays transfrontaliers, c’est peu de dire que la région du Nord connaît parfaitement bien le problème du commerce illicite. Lors de sa tournée de prise de contact, le gouverneur ne s’est-il pas ému à plusieurs reprises de ces centaines de motos portant des marchandises de contrebande, et qui traversent chaque jour la frontière sans payer ni taxe, ni droit de douane ? Et Otto Wilson Joseph a remis une couche jeudi, lors de la rencontre Mincommerce – Minfi- opérateurs économiques de la région du Nord, dont il présidait la cérémonie d’ouverture. Cette rencontre organisée avec l’appui de la Security Services Group (SSG), rentrait dans le cadre d’une vaste tournée des régions septentrionales pour la sensibilisation, la lutte contre les fraudes et trafics commerciaux de toutes sortes.

Lors des échanges de Garoua, entre les opérateurs économiques d’une part, et les responsables régionaux du Commerce et des douanes de l’autre, toutes les questions ont été posées sur la table. Si l’administration a fustigé un incivisme fiscal grandissant et de multiples pratiques peu orthodoxes qui font perdre d’énormes recettes au Trésor public, les acteurs de la chaîne du commerce eux, mettent en avant la corruption, les tracasseries et même un certain nombre d’abus dont se rendent coupables les agents publics. Arguments balayés par le délégué régional du Commerce et le chef secteur des douanes du Nord, pour qui tout opérateur en règle ne saurait être en proie à aucun chantage. Ils ont notamment relevé les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour combattre les abus des agents publics, et démontré que le retour à des arrangements informels, dessert bien plus l’opérateur économique que s’il se mettait en règle.

Pour Alain Tchokokam, directeur général de SSG, l’opération lancée va se poursuivre avec l’organisation de fora de proximité dans les localités de Fotokol, Makari, Waza, Mokolo, Yagoua, Kaele, Guider, Figuil, Mayo Oulo, Poli, Tchollire, Meiganga, Tibati, ou encore Ngaoundal. A l’issue de ces campagnes, une phase plus répressive sera engagée.