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Dossier de la Rédaction

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Le Cameroun et le Tchad reliés par un nouveau pont

L’inauguration du nouveau pont à double voies entre les villes de Kousseri et de N’djamena vient redonner un coup d’accélérateur aux échanges entre les deux pays.

Le chef de l’Etat tchadien, Idriss Deby Itno a inauguré mardi dernier le nouveau pont de Ngueli qui lie la ville de Kousseri à N’Djamena, la capitale et siège des institutions tchadiennes. La cérémonie de réception des travaux de ce nouvel ouvrage s’est déroulée en présence de René-Emmanuel Sadi, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, représentant spécial du chef de l’Etat camerounais, Paul Biya. Le Minatd était accompagné du gouverner de la Région de l’Extrême-Nord, Augustine Awa Fonka ainsi que du préfet du Logone et Chari, Eloi Gabriel Essoa. Ont également pris part à cette
cérémonie qui avait pour cadre l’entrée côté tchadien du pont de Ngueli, le Président de la Commission de la CEMAC, Pierre Moussa, le Vice-gouverneur de la BEAC, le Représentant/Résident de la Banque africaine de Développement (BAD) au Tchad ainsi que les chefs de mission diplomatique et institutions internationales accrédités à
Ndjamena. Les travaux du nouveau pont à double voie ont été réalisés dans le cadre du Programme de Facilitation des Transports et de Transit en zone CEMAC. Le nouvel ouvrage qui vient ainsi booster les échanges économiques entre le Cameroun et le Tchad rapproche davantage les peuples des deux pays liés par la géographie et l’histoire. C’est pourquoi le représentant spécial du président Paul Biya à cette cérémonie a tenu à transmettre au président Idriss Deby Itno « le message d’encouragement de son frère et ami camerounais pour les progrès remarquables, pour sa clairvoyance, sa ténacité, son patriotisme et son engagement à conduire le Tchad vers les cimes de la modernité ». «Je suis venu au nom du président Paul Biya célébrer exalter et magnifier la fraternité entre les peuples du Tchad et du
Cameroun, symbolisée par ce nouvel ouvrage, porteur d’espoirs et de meilleures perspectives d’avenir », précisera René-Emmanuel Sadi. Très flatté par ce message réconfortant venu du pays frère, Idriss Deby Itno exprimera sa gratitude à l’endroit de son homologue camerounais.
Il a requis le soutien du Cameroun pour le projet de construction d’une ligne de chemin de fer qui va relier le Tchad au transcamerounais. Cette infrastructure est capitale, conclura-t-il
pour la mise en valeur des ressources naturelles du Tchad. En compagnie du représentant spécial du chef de l’Etat camerounais et du président de la Commission de la CEMAC, le président Idriss Deby Itno qui n’a pas trouvé matière à discours a procédé à la coupure du
ruban symbolique ouvrant ainsi officiellement le nouveau joyau à la circulation. Mais auparavant, le ministre délégué à la présidence chargé des Infrastructures et des Equipements, Gata Ngoulou a décliné a décliné les étapes du projet. D’un coût total de 18,5 milliards de FCFA dont 81% levés par la BAD et 19% mobilisés par l’Etat tchadien, les travaux
qui ont duré 38 mois consistaient en l’élargissement de la route qui part du carrefour Walia jusqu’au pont Ngueli (frontière avec le Cameroun) et la construction d’un pont nouveau bipoutre mixte à double voies à Ngueli sur le fleuve Logone d’une longueur de 223m et d’une
largeur de 9m. Le projet a aussi permis l’aménagement des berges du fleuve Logone, le raccordement du nouveau pont au réseau routier côté camerounais et la réhabilitation du pont existant. Ce nouveau pont est exclusivement réservé aux véhicules. Le bétail, les piétons, les
cyclistes et motocyclistes continueront d’emprunter l’ancien ouvrage. Et d’ailleurs, les ingénieurs des travaux ont prévu côté tchadien, un poste de péage en béton armé franchissable à 1 500F au passage. Pour limiter les surcharges des camions, un portique métallique à l’entrée du pont du côté de Kousseri a été installé.Le Représentant de la BAD qui a rassuré l’Etat tchadien du soutien de son institution a insisté sur la préservation et les mesures de
facilitation sur cet ouvrage. Le Pr Michel Cyr Djiena Wembou fait certainement aux tracasseries et autres arnaques que subissent les usagers pour se rendre à Kousseri ou à Ndjamena. Il a révélé que depuis 1974, la BAD a débloqué 405 milliards de FCFA en faveur du Tchad sur 75 opérations dans plusieurs secteurs dont 20% consacrés aux
infrastructures de transport. La BAD a déjà mobilisé, annonce-t-il, les financements pour les travaux de construction de la voie de contournement de la ville de Kousseri.
La grande mue du Tchad. Le nouveau pont de Ngueli s’inscrit dans la série de grands chantiers lancés par Idriss Deby pour moderniser le Tchad. La construction du nouveau pont à double voies sur le fleuve Logone à Ngueli est l’une des réalisations pharaoniques que le président Idriss Deby Itno a engagées pour changer le visage d’un pays ravagé par
plusieurs décennies de guerre civile. La ville de Ndjamena qui est en chantier depuis cinq ans a conjuré l’image d’une cité meurtrie par plusieurs années de guerre. Au-delà de sa capitale, c’est tout le Tchad qui est ainsi mis en chantier depuis 2010. Routes, aéroports,
complexes scolaires, universitaires, sportifs et hospitaliers, châteaux d’eau et grands hôtels réalisés sous le programme « Grands projets présidentiels » et financés par les fonds issus des revenus du pétrole poussent un peu partout. Comme touché par la providence
divine, ce pays, connu comme marqué par le démon de la guerre et de la destruction, semble avoir pris la résolution de se reconstruire et de renaitre. La marque la plus frappante de cette vaste œuvre de construction est la densification du réseau routier. En 1990, le
Tchad ne comptait que 217 km de routes praticables en toutes saisons. En 2011, ce sont quelque 7 000 km de routes qui assurent la desserte de ce vaste ensemble soudano-sahélo-saharien de 1 284 000 km2. La construction des grandes avenues et des nouveaux bâtiments pour
l’administration fait aujourd’hui la fierté des populations
ndjamenoises. Il en est ainsi de la Place de la Nation, du nouveau
siège du Parlement, du Conseil Constitutionnel, de la Télévision
tchadienne, de l’Hôpital de la Mère et de l’Enfant ou des nouveaux
ministères de la Justice, de la Santé publique ou de la Géologie. Les
chantiers de construction de deux complexes hôteliers de 250 chambres
chacun (Grand Hôtel et de Hilton Hôtel) de N’djamena tous situés au
bord du fleuve Chari viendront relooker la capitale tchadienne.
Pour mettre fin aux préjudiciables pénuries de carburant qu’endurent
les populations tchadiennes depuis l’indépendance, le président a
entrepris la construction de la première raffinerie de pétrole du
Tchad. Installée à Djermaya à une vingtaine de kilomètres de Ndjamena,
la raffinerie qui a été inaugurée en février 2012 permet de mettre fin
au calvaire des populations qui n’ont que trop souffert de la folle
surenchère des produits pétroliers importés du Cameroun et du Nigeria.
Désormais, le litre de l’essence et du gazoil coûte respectivement
480F et 520F (contre 800F ou 1000f il y a quelques mois). Quant au
gaz, le prix de la bouteille (6Kg) est fixé à 2900F (contre 6000F ou
10 000F il y a quelques mois). Les soucis des Tchadiens pour le ciment
relèvent déjà également du passé. La construction d’une cimenterie à
Baoré au sud du pays, dans la région du Mayo-Kebbi ouest, frontalière
avec le Cameroun vient étoffer un secteur industriel très limité et
permet aussi au pays d’accélérer le programme de reconstruction des
infrastructures dont a tant besoin le Tchad. La nouvelle usine a une
capacité de production de 700 tonnes par jour et 200 000 tonnes par
an. Un arrêté ministériel fixe le prix du sac de ciment de 50 kg sorti
d’usine à 4 200F. Sur le marché, le gouvernement interdit de dépasser
le prix de 6000F le sac de ciment de type Portland 32, 5 et 42,5. Le
gouvernement tchadien est à la recherche d’un site pour la
construction d’une deuxième cimenterie. Et le meilleur est à venir. Le président tchadien semble décidé à rebâtir le Tchad. La construction d’un nouvel aéroport à Ndjamena, la création et la construction de plusieurs universités sont des projets suffisamment avancés. Dans le domaine des infrastructures de transport, le pays envisage de construire deux lignes de chemin de fer qui vont le relier à l’océan atlantique et à l’océan indien. Selon le ministre délégué chargé des infrastructures et des équipements, toutes les routes transafricaines qui passent par le Tchad sont en projet. Il s’agit entre autres de l’axe Ndjamena-Bangui, Ndjamena-Niger-Algérie. Cette politique de désenclavement du pays a permis de réaliser 1500 km de routes bitumées en moins de dix ans. En 2015, le gouvernement voudrait porter cet objectif à 3000 km et à l’horizon 2030, le Tchad entend se hisser à 6000 km de routes bitumées. Avec ces réalisations pharaoniques, le Tchad va certainement s’inscrire au peloton des pays émergents.

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