Finis les attestations ou les spécimens pour les lauréats des BEPC, CAP industriel et commercial et CAPIET des années 2008, 2009 et 2010. Les diplômes originaux des candidats admis de ces trois sessions sont désormais disponibles. C’est ce qu’a annoncé le ministre des Enseignements secondaires, Louis Bapès Bapès, à la faveur d’un point de presse donné vendredi dernier à Yaoundé. Les trois sessions concernées ouvrent une série de délivrance de diplômes d’examens compris dans l’intervalle 1993-2012. D’après le Minesec, à cause d’un contexte de crise économique mondial, les lauréats aux examens du premier cycle et de l’Enseignement normal technique n’ont pas reçu de diplômes. Ce retard de 18 ans a provoqué un déficit d’environ 1,5 million de diplômes.
Retirer son parchemin est une chose, en obtenir un authentique en est une autre. Et pour contourner toute idée de falsification, des mesures drastiques sont prises par le Minesec. Dans un souci d’optimisation du degré de sécurisation des parchemins, le Minesec a opté pour le transfert des compétences. Les imprimés vierges de diplômes sont commandés, tandis que la personnalisation, les codifications numériques et mécaniques, et toutes sortes de « pièges », comme les appelle Louis Bapès Bapès, sont effectués par la direction des examens, des concours et de la certification. Avec ces avancées, il est possible de reproduire des diplômes défectueux et d’en générer d’autres en cas de requête fondée de l’impétrant. Ce processus est à sa phase terminale avec l’édition proprement dite des diplômes, et ils seront disponibles dans les sous-centres d’écrit au plus tard le 28 décembre 2012.
Les bénéficiaires ne pourront les retirer que sur présentation d’une carte nationale d’identité valide pour les lauréats majeurs et à l’aide d’une carte scolaire pour les lauréats mineurs. Le diplôme étant personnel, seul le candidat admis est habilité à le retirer et à en jouir. Toutefois, une dérogation spéciale est accordée aux diplômés résidant à l’étranger, avec une procuration de l’ambassade du Cameroun au pays de résidence faisant foi. Les diplômes non-retirés après deux ans seront reconduits plus précisément à la sous-direction des examens. Cette opération étant inscrite dans la feuille de route du Minesec, Louis Bapès Bapès a tenu à rassurer les récipiendaires non-concernés par les trois sessions, et a promis que les 15 autres sessions d’examen seront rattrapées.
Un circuit sécurisé
De la direction des examens aux sous-centres écrits, un contrôle des diplômes est effectué.
Le moins qu’on puisse dire, c’est que le diplôme à délivrer aux candidats des sessions 2008, 2009 et 2010, est paré à toute falsification. Le diplôme produit contient plusieurs dizaines de codes de sécurité non-visibles. Il tient sur un format A4, avec des bordures dans lesquelles sont encastrées l’abréviation de la République du Cameroun et ses armoiries. Le pied de la page et son en-tête comprennent le timbre du ministère, un espace réservé pour la signature du Minesec, celle du directeur des examens, concours et certification, celle du lauréat. La partie centrale contient les informations sur l’identité du lauréat, la date, le lieu d’obtention du diplôme. En plus du papier qui révèle la mention : « Copie après reproduction », le cachet sec, le code-barre et les codes alpha numériques figurent sur le document. Voilà quelques éléments de sécurisation.
D’après Louis Bapès Bapès, « on ne peut donc pas falsifier ce diplôme sans le détruire pour de bon. » La sécurisation du diplôme s’est également effectuée au niveau de sa fabrication. Ce travail d’édition s’est déroulé dans quatre ateliers autonomes. Après avoir consolidé les statistiques d’une session donnée, celles-ci ont été introduites dans un serveur pour un rapprochement avec les données préalablement saisies. Ensuite, une confrontation systématique des données, des procès-verbaux et des parchemins s’est faite dans le but de n’omettre aucun candidat admis.
Le cachet sec (sécurisé dans un coffre-fort dont seul le directeur des examens filtre l’entrée et la sortie) a ensuite été apposé. Les fiches prévues pour les émargements au niveau des sous-centres et les bordereaux de transmission sont empaquetés avec les diplômes. Ils partent de la direction des examens vers les délégations régionales des Enseignements secondaires, puis sont orientés vers les délégations départementales, d’où ils sont envoyés dans les sous-centres d’écrit. C’est ici que les lauréats retirent leur parchemin. A chacune de ces étapes, les diplômes font l’objet d’un décompte et d’une décharge systématique.
