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Dossier de la Rédaction

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Les ponts de l’intégration

Qu’elle est difficile, voire laborieuse, la construction de l’intégration en Afrique centrale ! De l’UDEAC (Union douanière et économique de l’Afrique centrale) à la CEMAC (Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale), les institutions ont évolué. Affirmation de principe dans tous les discours officiels, la volonté d’intégration économique, de libre circulation des biens et des personnes, depuis une quarantaine d’années , demeure la même. Cependant, et ce n’est un secret pour personne compte tenu des notations de la Commission économique des Nations unies pour notre continent, l’Afrique centrale se situe invariablement au bas de l’échelle de l’intégration régionale.

Voilà pourquoi toute bonne nouvelle confortant les pas de cette intégration qui se hâte lentement est « un plus » appréciable. Il en est ainsi du nouveau pont entre Kousseri et N’djamena. La solennité de son inauguration par le chef de l’Etat tchadien Idriss Deby Itno il y a quelques jours, en présence du représentant de son homologue camerounais, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation , René Emmanuel Sadi, a drainé de nombreuses populations des deux côtés de la frontière Cameroun-Tchad . Signe de joie et de brassage spontanés. Un pont a essentiellement une fonction de reliance. En l’occurrence, il relie le Cameroun au Tchad, enjambant l’obstacle naturel que constitue le fleuve Logone. Réalisé en double voie, il facilite encore davantage la libre circulation des personnes et des biens entre deux pays dont les populations , depuis longtemps, n’ont pas besoin de visa pour aller de part et d’autre de la frontière commune. Les délais de passage seront diminués. Les embouteillages et les longues files d’attente aux orées de l’ancien pont aussi, pour le bien des milliers de personnes empruntant chaque jour cet axe routier , surtout les opérateurs économiques. Ce pont, situé au bout du corridor routier Douala-N’djamena, dont l’importance économique pour l’ouverture du Tchad à la mer n’est plus à démontrer, est un symbole. Celui de l’abolition des obstacles tant décriés sur le corridor évoqué.

Cette volonté de construire les ponts de l’intégration en Afrique centrale a été récemment examinée entre le président Paul Biya et son homologue de la Guinée Equatoriale lors de la visite officielle de celui-ci au Cameroun le 30 novembre dernier. En parlant de la question du financement d’un pont sur le fleuve Ntem qui sépare nos deux pays, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo a estimé que cet ouvrage va permettre aux hommes d’affaires camerounais et équato-guinéens de se mouvoir librement, dans la perspective du développement économique. Un autre pays voisin, le Congo, a déjà donné le coup d’envoi de la construction d’une route transnationale qui le reliera avec le Cameroun . Il s’agit de la route Sangmelima-Ouesso. Là aussi, il y aura un pont pour faciliter l’intégration.

Les ponts construits ou à construire dans la perspective d’une accélération de l’intégration en Afrique centrale véhiculent un symbole fort. Celui du franchissement des barrières qui empêchent encore l’intégration des peuples, malgré les décisions et les engagements pris par tous les pays de notre zone à cet égard. Il en est ainsi de la libre circulation des personnes et des biens, et plus particulièrement de l’effectivité du passeport CEMAC. La situation bilatérale entre certains pays est contrastée. Un Camerounais peut se rendre au Tchad ou en RCA sans visa et vice-versa. Mais le problème n’est pas résolu au niveau zonal. Parallèlement aux infrastructures, la question demeure de savoir comment lancer des ponts pour enjamber les barrières humaines, psychologiques et les replis identitaires pourtant anachroniques et néfastes aux intérêts bien compris de la CEMAC.

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