L’émotion publique du président de la plus grande puissance mondiale témoigne de l’immense tristesse qui secoue l’Amérique, qui apparaît le cœur brisé face à la folie d’un de ses concitoyens des plus ordinaires. La mémoire collective américaine a enregistré dans le chapitre de l’horreur ce vendredi 15 décembre 2012. Ce jour-là, un jeune homme de 20 ans, Adam Lanza, un personnage qualifié « d’intelligent et timide » mais sans histoire se transforme sans mobile apparent en un tueur fou. Il est « entré de force » dans l'école de Sandy Hook peu après 9 h 30 mn. Il y est resté moins de vingt minutes, se concentrant sur deux salles de classe. Selon la police, dix-huit enfants sont décédés sur place, deux autres à l'hôpital. Une seule blessée a survécu. Toutes les victimes ont été tuées de plusieurs balles tirées au fusil d'assaut. La police enquête désormais sur les motivations du tueur. On apprendra plus tard avec effroi que le tueur avant d’accomplir ce carnage avait pris soin d’en finir froidement avec sa mère au domicile familial.
On reste sans voix devant l’enchaînement sanglant de cette odyssée meurtrière sans nom. L’Amérique en se regardant dans le miroir a de quoi se questionner au-delà de l’intense émotion de l’instant. Car ce n’est pas la première fois qu’une telle tragédie arrive aux Etats-Unis. La tuerie de Sandy Hook est certes l’une des plus meurtrières qu’ont connues les Etats-Unis depuis 20 ans. Le pays est régulièrement le théâtre de fusillades féroces et atroces. Une tragédie de plus de nature à relancer le débat sur le port d’armes autorisé par le deuxième amendement de la Constitution des Etats-Unis. Il s’agit, en effet, de la question de la circulation légale des armes.