Les inscriptions sur les listes électorales au centre de la conférence semestrielle ouverte hier à Yaoundé.

Les travaux de la seconde conférence semestrielle des gouverneurs de région se poursuivent ce matin au palais des Congrès de Yaoundé. Après le faste de la cérémonie d’ouverture hier, sous la présidence du ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, René Emmanuel Sadi, les gouverneurs ont voix au chapitre dès ce matin, pour leurs exposés. Chacun des dix patrons de région va brosser la situation de son unité de commandement.

Mais, les gouverneurs reprennent la direction du palais des Congrès après avoir suivi hier diverses communications. Après le discours du Minatd, les choses sérieuses ont commencé avec des exposés à huis clos. Le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire a ainsi délivré sa communication. Parmi les hauts responsables de l’administration publique qui ont pris le relais, il y a eu le directeur général des élections. Les gouverneurs, malgré le retrait de l’administration de l’organisation matérielle des élections, jouent un rôle-clé dans le processus électoral. Ils doivent sécuriser l’environnement, les personnes et les biens.

Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation leur a donc encore parlé de la biométrie. « Vous conviendrez avec moi que le caractère novateur de la refonte biométrique appelle une mise à niveau de l’autorité administrative, afin qu’elle joue convenablement la partition qui est désormais la sienne dans l’organisation générale des élections au Cameroun. C’est pour cette raison qu’il me paraît important d’entendre le directeur général des Elections au cours de nos travaux pour avoir avec lui des échanges nourris et fructueux », a déclaré René Emmanuel Sadi.

Il convient de rappeler que la refonte biométrique des listes électorales fait partie des thèmes retenus pour ce conclave des gouverneurs à côté de la protection civile et de la prévention des conflits frontaliers. Pour le Minatd, il est indéniable que l’introduction des éléments biométriques dans l’élaboration du fichier électoral constitue une étape importante et déterminante dans le processus de maturation et de modernisation du système électoral camerounais. Les gouverneurs ont donc été informés de ce que le président de la République est la clé de voûte de cette modernisation. « Il s’y est engagé aux aurores de son accession à la magistrature suprême, depuis lors, il poursuit cet objectif sans faillir », a précisé le Minatd. Les gouverneurs de région savent donc ce qu’ils feront une fois de retour dans leurs unités de commandement. Mais qu’il soit question de la prévention et de la gestion des situations de crise, de la gestion et de la sécurisation des zones frontalières ou de l’accompagnement de l’opération de refonte biométrique des listes électorales, pour le Minatd, toutes ces problématiques constituent des enjeux importants qui nécessitent un accompagnement étroit et efficace de la part des autorités administratives.

« Le taux d’inscription est intéressant »

Bernard Okalia Bilaï, gouverneur de la région du Sud-Ouest

« La région du Sud-Ouest se porte bien comme beaucoup d’autres parties du territoire national. Nous avons quelques soucis liés aux voies de communication avec les routes qui ont connu une dégradation en raison de la forte pluviométrie qui a eu libre cours dans l’unité administrative. Les fêtes de fin d’année se préparent dans le calme malgré ces difficultés signalées. Au niveau de la zone de Bakassi qui intéresse beaucoup les Camerounais et qui est encore sous les accords de Greentree, tout est calme. Le calme et la sécurité règnent. Le Sud-Ouest, de façon globale, est calme. S’agissant des inscriptions sur les listes électorales, tout se déroule normalement. Les opérateurs et les kits se retrouvent dans toutes les communes de la région. Le taux d’inscription est intéressant. On est à 15% par rapport aux statistiques des dernières élections. Les autorités administratives accompagnent ce processus. »

“We Have Registered 35 Percent of Voters”

Dieudonné Ivaha Diboua, Governor of East Region.

“Since the events that occurred in September when two Cameroonians and rebels from the Central Africa Republic were killed, security measures have been stepped up. Results of the inquiry are now known and we have taken measures as prescribed by the Head of State, Paul Biya to avert such occurrences. More soldiers are now stationed along the boundaries and all we can say now is that the situation is under control. With regards to biometric registration, all is going on smoothly and we have instructed Divisional and Sub-divisional Officers to ensure that the exercise is hitch-free. We asked them to sensitise potential voters as much as possible to get registered for the exercise. We have registered about 35 per cent of the public and we are sure to go above 50 per cent by January. Our main problem on civil protection is in the Doume. People have been rescued. They have received assistance of diverse spheres and we plan to evaluate all by January.”

« C’était timide au départ »

Adolphe Lele Lafrique, gouverneur de la région du Nord-Ouest,

« La région du Nord est relativement calme. Nous n’avons pas eu de grands problèmes de maintien de l’ordre, encore moins de sécurité. Les populations vaquent tranquillement à leurs occupations traditionnelles. Elles se réjouissent de la perspective du lancement des travaux du barrage sur la Menchum et de la poursuite des travaux sur la Ring Road et la route transafricaine qui relie le Nord-Ouest au Sud-Ouest vers le Nigeria. Ces populations espèrent aussi que les travaux de réhabilitation de l’axe Yaoundé-Bamenda qui ont commencé atteignent vite cette ville, tant il est vrai que cette route est très dégradée en ce moment. Le processus de révision des listes électorales a commencé dans le Nord-Ouest comme partout ailleurs. C’était timide au départ compte tenu de ce que l’ensemble de la région n’était pas couverte pas le matériel, mais les opérations ont atteint leur vitesse de croisière au point que nous espérons qu’au mois de mars prochain, on aura atteint un niveau qui permette au gouvernement de prendre les dispositions qui s’imposent vis-à-vis du corps électoral. »

« Le Nord est tranquille »

Joseph Otto Wilson, gouverneur de la Région du Nord.

« Le Nord est tranquille. Nous avons heureusement traversé la période à risques. Les pluies sont terminées, les eaux se sont retirées, la plupart des sinistrés sont rentrés en famille. Aujourd’hui, nous continuons avec les évaluations des cultures détruites et du bétail perdu. Nous continuons avec la réhabilitation des sites retenus pour le recasement définitif des sinistrés, nous continuons également à accompagner ces sinistrés là parce qu’ils ont tout perdu et ils ont besoin d’être accompagnés jusqu’à ce qu’ils soient capables de vivre par eux-mêmes. Je peux dire que les choses se passent bien. Pour les frontières, nous venons pour prendre les instructions de la hiérarchie. C’est très important dans la gestion des problèmes des frontières. C’est pourquoi, nous essayons de mener des actions conjointes avec nos voisins et jusqu’à présent, ça marche.»

« Nous accompagnons Elecam »

Joseph Beti Assomo, gouverneur de la région du Littoral.

« Le Littoral est engagé comme les autres régions dans la mise en œuvre des thèmes de cette conférence des gouverneurs. S’agissant de la refonte biométrique des listes électorales, elle a commencé en octobre et se poursuit actuellement sans incident. Néanmoins, le rythme des inscriptions des électeurs demande à être accéléré car la période des inscriptions est limitée dans le temps. Elle devrait s’achever le 28 février prochain. Nous accompagnons Elecam dans ce processus avec les autres acteurs que sont les partis politiques, naturellement dans le respect de l’indépendance d’Elecam. Notre appui est un appui sécuritaire, un appui institutionnel et un appui en termes de conseils. S’agissant de la protection civile, comme vous le savez, la région du Littoral et principalement le département du Wouri, concentre un important nombre de marchés et ces marchés représentent une source potentielle de sinistre. Je pense ici aux plus récents qui ont eu lieu au marché Congo et au marché Mboppi, ces marchés font l’objet d’une préoccupation forte des autorités administratives, municipales et des forces de maintien de l’ordre. »

“We Target 1.4 million Voters”

Augustine Fonka Awa, Governor of Far North.

“The issue of floods in the Far North Region now is under control. The problem now is in Logone and Chari where the floods are still found, particulary around Darak, Kofia and Gulfey. All the flood victims are camped in sites at Pouss, Girvidig, Kousseri and more. Our problem now is taking care of their shelter, feeding, clothing but all of that is being taken care of with the assistance of our foreign and national partners, not leaving out the strong and marvelous participation of government. With all of these under control, we are able to mobilise the population to register massively for upcoming elections. So far, our target is 1.4 million voters and we are close to 300, 000. We are working at getting the list of those with the ID cards to communicate on radio so they can retrieve them and register for elections. We are working with Lamidos to get more people go in for the biometric registration.”

« Il faut sécuriser le matériel »

Jules-Marcelin Ndjaga, gouverneur de la région du Sud

« Le Sud n’est pas un casse-tête en matière de sécurité. La sécurité est chaque jour maintenue à travers les actions de nos forces de maintien de l’ordre. Toute la situation est sous contrôle. L’accompagnement d’Elecam par l’autorité administrative procède des instructions gouvernementales. Chaque fois qu’Elecam a des difficultés et que nous sommes saisis, nous prenons des dispositions pour y remédier. Il peut arriver qu’Elecam ait du mal à acheminer son matériel. Dans ce cas, l’autorité administrative peut réquisitionner des véhicules administratifs pour les accompagner. Il faut sécuriser leur matériel. »

« Un rôle d’appui-conseil »

Mindjiyawa Bakary, gouverneur de la région de l’Ouest

« Sur notre demande, la haute hiérarchie a bien voulu nous déployer des unités du BIR (Bataillon d’intervention rapide NDLR). Dans le département du Noun, nous avons une section de cette unité, de même que dans la Mifi. Ce qui fait que depuis trois mois, nous n’avons pas enregistré un seul acte de banditisme perpétré par les coupeurs de route, parce que tous les véhicules en direction de Douala, Yaoundé, Bamenda, Banyo sont escortés. Nous avons ensuite redéployé nos forces dans les zones urbaines pour déloger les bandits. Chaque jour, nous procédons à des bouclages. De nombreux malfrats ont ainsi été neutralisés. Le calme est revenu et nous continuons de veiller. S’agissant des inscriptions sur les listes électorales, le rôle de l’autorité administrative c’est celui d’appui-conseil. Nous appuyons Elecam en sensibilisant les populations, en sécurisant le personnel et le matériel qu’il utilise. »

« Nous sensibilisons les populations »

Abakar Ahamat, gouverneur de l’Adamaoua

« L’Adamaoua se porte relativement bien et j’insiste sur le mot, parce qu’au niveau de la sécurité transfrontalière et rurale, les choses sont maîtrisées. On parle de moins en moins des coupeurs de route, parce que nous avons fait un maillage de la zone. Mais ce qui nous pose quelques soucis, c’est l’insécurité urbaine parce que dans les grands centres urbains, il y a des agressions, des motos sont arrachées. C’est ce phénomène qui nous embarrasse et nous déployons de nouvelles stratégies pour y faire face. Le processus de refonte des listes électorales est en cours et nous l’accompagnons en sensibilisant les populations. Nous sommes dans une région où il y a une tradition : les femmes ne sortent pas des maisons et les populations souhaitent que la refonte se fasse de porte à porte. Mais nous ne pouvons pas l’accepter parce que l’on nous demandera de faire la même chose au moment du vote. »