Deux salles de classes construites à moindre coût, avec des matériaux locaux. Ces ouvrages sont en cours de réalisation au sein du collège d’enseignement secondaire (CES) de Djeu dans l’arrondissement de Fongo Tongo et au CES de Litieu dans le groupement Foreké,
arrondissement de Dschang. Ils sont construits par la Mission de promotion des matériaux locaux (Mipromalo). La cérémonie de lancement du programme de sensibilisation du public sur l’impact socioéconomique lié à l’exploitation des matériaux locaux dans le département de la Menoua s’est déroulée le mardi 18 décembre 2012 à Dschang. Lanuy Harry le premier adjoint préfectoral de la Menoua, qui a présidé la cérémonie de pose de la première pierre du chantier, a précisé qu’il est important d’exploiter cette technologie qui est disponible à la mairie de Dschang, pour construire des maisons qui résistent à tous les changements climatiques.
Pour la construction, l’essentiel est trouvé sur place. Selon Luc Roger Makon, technicien de réalisations et de mise en œuvre des matériaux locaux, on prend la terre locale qu’on sonde au laboratoire pour vérifier si elle n’est pas polluée par des remontées gazeuses. La suite consiste à décaper la couche de terre qui est la terre arable. « Cette couche ne s’associe pas au ciment et aux autres stabilisants. » La terre idéale est ensuite creusée, tamisée et mélangée aux stabilisants. C’est avec ce mélange que sont façonnées des briques pressées. « On peut fabriquer au moins 1000 briques par jour, et on attend 2 à 4 semaines pour qu’elles soient bien séchées. A partir de ce moment, ces briques peuvent résister à toutes les épreuves » ajoute Alain Youpa, l’ingénieur des travaux.
L’objectif de cette opération selon Uphie Chindje Melo, Dg de la Mipromalo, est de faire connaître au large public, comment on peut utiliser les ressources de notre sol, pour réaliser des constructions et des bâtiments. « Construits avec des briques de terre pressées qui sont issues de la terre locale, les bâtiments ont l’avantage d’avoir un coût de réalisation d’environ 30% inférieur au coût habituel de réalisation de ces ouvrages en parpaings. Ils sont aussi plus durables, plus beaux et contribuent fortement à la protection de l’environnement ».
La construction des 2 salles de classes qui sera livrée au bout d’un mois, est bien accueillie par le directeur du CES de Litieu. Pour Henri Ngongang, les 8 salles de classes du CES devenaient déjà étroites pour les 243 élèves de cet établissement crée en 2008. Isaïe Dassi Manou le délégué départemental des Enseignements secondaires de la Menoua, satisfait, pense que « C’est la décolonisation de l’habitat dans notre univers. L’espoir qui permet de comprendre qu’à l’avenir, toutes les salles seront rapidement construites grâce à l’apport des œuvres locales dans la réalisation de ces bâtiments ».
