Au demeurant, la fête de Noël ne se limite pas à la jubilation des chrétiens qui commémorent ce jour-là la naissance de Jésus-Christ. Dans notre village planétaire marqué par la consommation où tout est prétexte à réclame et à réjouissances, Noël, sans être totalement dépouillé de ses oripeaux du christianisme, est visiblement le prétexte annuel d’une grande foire commerciale mondiale. Des fabricants aux détaillants en passant par les grossistes, les multinationales et les opérateurs des marchés de l’alimentation, de l’habillement et des jouets sont aux anges. Dans nos marchés, les denrées alimentaires les plus convoitées en cette période, particulièrement le poulet et le riz, ne sont pas souvent à la portée de toutes les bourses.
Cependant, les pouvoirs publics, à travers les concertations avec les commerçants, les marchés itinérants, les foires régionales agricoles et d’autres actions menées dans la même mouvance, s’emploient cette année comme les précédentes à briser, avec un certain succès pour les ménages urbains, le cercle vicieux de la spéculation. Ainsi, par exemple, la pénurie de gaz, pour n’évoquer qu’un cas récurrent jusqu’à l’année dernière, n’est pas à l’ordre du jour en ce décembre 2012. Les mesures mises en œuvre pour rendre accessibles les produits de première nécessité semblent globalement bénéfiques aussi bien pour les consommateurs que pour les commerçants.
Autre aspect important pour un Joyeux Noël : la sécurité. Les gouverneurs de région, qui viennent d’achever leur conférence semestrielle à Yaoundé, nous rassurent, usant de leur expression administrative favorite : la situation est sous contrôle. Dans les cités comme la capitale, Yaoundé, la présence visible de la police pour régler la circulation ou pour des patrouilles de routine, devrait induire un peu plus de sérénité dans les comportements. Toutefois, inutile de se faire des illusions ! Les pick-pockets et autres malfrats n’ont pas disparu comme par enchantement.
Au contraire ! Voici pour eux aussi le moment venu d’affûter leurs armes, de tout mettre en œuvre pour dévaliser les cultivateurs venus des villages ou les dames au marché, de traumatiser pour les dépouiller les couche-tard et les lève-tôt, de s’employer à pénétrer par effraction dans les concessions…Mieux vaut le dire : il faut être vigilant, à toutes fins utiles. Il n’est pas non plus inutile de noter et d’avoir sur soi les numéros de téléphone d’urgence de la police, de la gendarmerie, voire des sapeurs-pompiers et de l’hôpital le plus proche. Pour ce qui est des transports, les dispositions prises par les pouvoirs publics pour la sécurité routière n’excluent pas la vigilance personnelle des usagers de la route.
Nous ne jouons pas les rabat-joie. Mais, on ne le dira jamais assez : la vertu se tient au milieu. Tout excès, est par nature, nocif. Le bilan des hôpitaux, de la sécurité routière, voire de la table et de la boisson est, à cet égard, chaque année à la fois éloquent et révélateur des dégâts humains et matériels. C’est faire observer que l’excès est le terreau des accidents et des tragédies. Tout ce qui est bon doit se consommer avec modération. Ce qui est mauvais est bien évidemment à rejeter. Dans ces conditions, Joyeux Noël!
