De fait, le contenu de ces accords que reflètent les projets susvisés constitue en soi un grand pont jeté sur la Sangha, le fleuve servant de limite naturelle entre les deux pays à l’Est, en ce qu’il concrétise l’intégration régionale tant prônée, mais affichant jusqu’alors des résultats décevants. Le Cameroun et le Congo écrivent à leur manière de belles pages dans cet idéal poursuivi par la Communauté des Etats de l’Afrique centrale (Cémac).
Pour être allé bien loin dans la mise en route ou l’assurance de la poursuite de projets communs, lors des travaux de la Grande commission mixte, le front Cameroun- Congo n’est cependant pas le seul qui bouge dans cette voie de l’intégration régionale. Le traitement de l’actualité a cela de pervers que des événements, en bousculant d’autres, ont la tendance de les vouer aux oubliettes. Aussi aurait-on tendance à occulter les grandes promesses de la visite officielle effectuée à Yaoundé, le 30 novembre 2012, par Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, président de la Guinée équatoriale. Notamment la construction d’un nouveau pont sur le Ntem et la création d’un fonds pour le financement de projets communs. Le front Tchad-Cameroun connaît, lui aussi des frémissements. Avec la confirmation du démarrage prochain de la construction d’une ligne ferroviaire reliant le Tchad à la ville de Ngaoundéré, l’approvisionnement en électricité de ce pays à partir de la centrale hydroélectrique de Lagdo, l’approvisionnement en produits pétroliers du septentrion camerounais à partir de la raffinerie de N’Djamena.
Passées les années de crise économique, on pourrait lire à travers ce bouillon de projets, qui a tout l’air d’une exportation des « Grandes Réalisations », la volonté du Cameroun de jouer pleinement son rôle de leader et de carrefour en Afrique centrale, en impulsant l'intégration sous-régionale.