Cette convergence de vues s’est dégagée de l’audience accordée vendredi dernier par le chef de l’Etat à l’ambassadeur Robert P. Jackson.

La dernière audience du président Paul Biya pour l’année 2012 à un diplomate étranger. Près de 90 minutes d’entretien. Une longueur qui laissait déjà présager de la densité des échanges entre l’ambassadeur des Etats-Unis et son hôte. Ce que confirmera Robert P. Jackson devant la presse à l’issue de l’audience : la situation au Mali, en République démocratique du Congo, en Syrie, mais surtout en République centrafricaine voisine aura constitué le menu des discussions. D’autant plus, pour ce dernier pays, que les Etats-Unis sont, avec la France, les puissances dont les autorités de Bangui avaient, il y a quelques jours, sollicité l’appui pour restaurer le calme et la stabilité brisés par l’irruption fracassante d’une colonne de rebelles jusque dans les abords de Bangui.

L’ambassadeur américain qui a confirmé la fermeture de la mission diplomatique de son pays dans la capitale centrafricaine a indiqué que dans l’optique d’un retour de la paix et de la sécurité aussi bien en RCA, au Mali qu’en RDC, Washington et Yaoundé prônent le recours au dialogue en vue de dégager des solutions politiques aux différentes crises. Pour ce qui est du cas spécifique de la Centrafrique, le diplomate américain a laissé entendre que son pays était disposé à contribuer à la recherche d’une solution dans le cadre des négociations annoncées dans un proche avenir à Libreville. On sait, dans cette perspective, que le président Paul Biya a dépêché, la semaine dernière, dans la capitale gabonaise le ministre des Relations extérieures pour prendre part à une rencontre régionale à l’initiative de la CEEAC. L’on se souvient que l’organisation, à l’issue d’un récent sommet à N’Djamena, avait pressé les parties prenantes à la crise centrafricaine de négocier instamment et sans conditions. Washington et Yaoundé se reconnaissent dans cette position.