Dans sa réponse, le chef de l’Etat a d’abord résumé la situation du monde au cours de l’année qui vient de s’achever. Sur le plan économique, les effets de la crise qui a bouleversé l’économie et la finance mondiale en 2007/2008 sont encore perceptibles. Sur le plan politique, la communauté internationale demeure quasi impuissante face à des problèmes qui se posent depuis des décennies et face à de nouvelles crises. Après avoir relevé les difficultés plus ou moins contrastées des tentatives de relève ou de résistance face à la crise économique et financière au regard des pays industrialisés du Nord, des pays émergents ou des pays en voie de développement, mais aussi fait observer les échecs des négotiations pour corriger les dérives de la mondialisation, le président Paul Biya a mis en lumière son option : le Cameroun a fait le pari de la relance économique à travers le programme des Grandes Réalisations.
« Incertaine sur le plan économique, la situation internationale se caractérise sur le plan politique par la survivance d’un certain nombre de blocages et l’apparition de conflits ouverts que les efforts méritoires du Secrétaire général des Nations Unies et l’influence des grandes puissances n’ont réussi ni à résoudre ni à apaiser ». Le constat de Paul Biya est amer. Exemples à l’appui, il démontre combien le droit international est impunément violé, au mépris de l’ONU supposé faire respecter sa charte. En RCA, pour n’évoquer que ce pays voisin en proie régulièrement aux spasmes de l’instabilité et de la guerre, il en appelle à l’arrêt des hostilités et à l’ouverture du dialogue. La diplomatie camerounaise, souligne-t-il, est aux avant-postes partout où besoin est pour faire connaître les positions de notre pays et défendre nos intérêts.
Après des années d’expression optimiste en pareilles circonstances mais au regard des dures réalités, le président Paul Biya serait-il donc dépité ? Non, car il a toujours affirmé sa foi en l’humanité. Il n’est pas non plus un adversaire des Nations Unies. L’auguste organisation a contribué à la solution pacifique, juridique et définitive du problème de Bakassi, faisant prévaloir le droit international. Voilà un exemple édifiant. Voilà aussi un exemple pour étayer son optimisme et nourrir l’espoir de retrouver le chemin du progrès et de l’humanité, à condition que les dirigeants de la planète renoncent aux égoïsmes, fassent montre de raison et de solidarité avec « un supplément d’âme ».
Après cette cérémonie à l’issue de laquelle un vin d’honneur a été servi aux hôtes du chef de l’Etat, la grande salle des banquets du palais de l’Unité a accueilli la seconde phase des vœux des corps constitués nationaux au président Paul Biya.