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Dossier de la Rédaction

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La gangrène

L’effondrement, vendredi dernier à Douala, de la charpente métallique du complexe multisports de Bépanda est aussi ahurissant que stupéfiant. De fait, la violence des images consécutives à ce qui aurait pu être une catastrophe majeure scandalise, choque et révolte ceux qui, nombreux à travers le pays, peinent à s’imaginer, avec le gouverneur du Littoral, l’ampleur de la tragédie si l’ouvrage s’était effondré en pleine compétition. Il faut donc se réjouir que Dieu, une fois de plus, a été avec notre pays. Restent ces interrogations obsédantes qui, toutes, questionnent le système des marchés publics au Cameroun. En particulier dans les volets attribution et contrôle d’exécution des travaux.

En effet, il n’est pas concevable qu’une entreprise justifiant de références techniques avérées et reconnues ait pu se rendre coupable de défaillances aussi graves, aussi monstrueuses. Les faits sont têtus. Ils sont éloquents et parlent tout seuls. Au point que le choix du prestataire pour des travaux de cette importance ne peut être, pour le commun des mortels, que sujet à caution. Difficile d’admettre que l’offre technique de l’entreprise adjudicataire fût véritablement convaincante. L’aurait-elle été, au demeurant, que les structures chargées du contrôle auraient dû déceler à temps sauf complaisance intéressée, les manquements et insuffisances qui ont conduit au drame qu’on sait.

Le constat s’impose donc : notre système de marchés publics se caractérise par des dysfonctionnements criants qui ont transformé l’Etat en véritable vache à lait, en agneau qu’on mène sans scrupule à la boucherie. Toutes choses qui empêchent le Cameroun d’avancer à un rythme soutenu, celui qu’autorise le potentiel imposant du pays. D’où la vive condamnation du chef de l’Etat dans son récent message à la nation. Le président Paul Biya, on s’en souvient, a stigmatisé à l’occasion « la corruption sous diverses formes et la fraude dans la passation des marchés publics ». Avant de promettre que les atteintes à la fortune publique ne sauraient rester impunies, d’autant que les ressources détournées par ces délinquants d’un type particulier privent la communauté nationale d’infrastructures et d’équipements vitaux dans divers secteurs de la vie nationale.

A côté d’ouvrages qui ont traversé des générations, résistant au temps, l’obsolescence précoce de certains édifices publics, ces dernières années, laisse aussi pantois sur l’ampleur de la gangrène. Au point de se demander si l’effondrement du gymnase de Bépanda n’est pas tout simplement la partie visible de l’iceberg, l’arbre qui cache la forêt. Le gouverneur du Littoral a ordonné la fermeture du chantier sinistré, le ministre des sports et de l’Education physique a prescrit une enquête technique. C’est déjà une bonne chose. Etablir les responsabilités dans cette mascarade et punir les coupables à la hauteur de leur forfait relève d’une autre paire de manches, tant le réseau des complicités - on l’a vu par le passé dans d’autres situations similaires – peut s’avérer dense et complexe…

Mais peut-être, au-delà d’une veille permanente dans la répression, sans état d’âme, d’un fléau nocif et terrifiant qui « tue la nation », le plus important semble résider dans une appropriation par tous d’un combat qui est une cause nationale. Et non l’affaire du seul président de la République. Chacun devant jouer pleinement sa partition pour aller résolument vers ce pays émergent que nous appelons de tous nos vœux. Au cœur de cette problématique se trouve sans conteste l’avenir du Cameroun.

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