Depuis l’annonce présidentielle, les commissariats de la ville ne désemplissent pas.
A la police judiciaire à Bonanjo ce lundi matin, l’affluence est à son comble dans le petit bureau de l’établissement de la carte nationale d’identité (Cni). La cour est également pleine de monde. Bon nombre d’usagers, hommes, femmes, étudiants, débrouillards sont venus pour l’obtention de cette pièce. Le personnel n’a pas une minute à perdre.
Près de 100 usagers sont reçus par jour depuis le début de cette opération. « Le travail doit se faire dans l’ordre, sinon on ne se retrouve plus » indique la responsable d’identification. Il y en a qui reçoivent les dossiers des usagers, les vérifient et les classent sur le bureau. L’opération proprement dite peut commencer. L’appel du « candidat », des informations à inscrire sur les imprimés, dont l’un servira de récépissé. Juste après la pose des empreintes, la prise de photos… Le service est gratuit.
Depuis l’annonce faite par le président de la République le 31 décembre dernier, c’est véritablement la ruée. Les commissariats ne désemplissent pas. Pour une bonne partie des usagers, il s’agit de refaire une carte qu’ils ont perdue. D’autres la font pour la première fois.
Garga Haboubakar, 26 ans déclare avoir perdu sa pièce il y a un mois. Il dit qu’il ne pouvait pas rater pareille occasion. « C’est une initiative louable qu’a prise le chef de l’Etat, cela prouve qu’il n’est pas indifférent à nos problèmes », explique-t-il. Gabriel Ayamba, la cinquantaine et son épouse sont également là pour l’établissement de la Cni. Selon le quinquagénaire, sa femme n’a pas de carte depuis bientôt un an. « La sienne avait expiré », explique-t-il. En fait, c’est parce qu’elle était au village.
La majorité de jeunes ici assure avoir négligé cette pièce par paresse et surtout par manque de moyens financiers. Avec la gratuité de celle-ci, ils ne se font pas prier. La responsable d’identification indique par ailleurs que les cartes ne sont pas abandonnées par les usagers comme certaines personnes le pensent. « Les retraits se font petit à petit », précise-t-elle.
