Force est cependant de constater que, dans l’ombre, certains individus complotent pour attiser la haine entre les deux Etats. On ne saurait comprendre autrement les motivations des commanditaires des violences ethniques qui ont fait récemment 12 morts et plus de 30 blessés dans la localité sud- soudanaise de Wau . Des témoins affirment que plusieurs milliers de personnes avaient trouvé refuge au siège local de la Mission de l’Organisation des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss) après que des milliers de jeunes Dinka ont attaqué des membres de la tribu Balanda et incendié de nombreux commerces et maisons.
Marqués du sceau de l’intolérance, ces dérapages condamnables peuvent torpiller les efforts de paix entre le Soudan et le Soudan du Sud s’il est prouvé que des personnes agressées dans l’Etat voisin sont des ressortissants de l’autre Etat. La nécessité d’assurer la sécurité des personnes ayant choisi de vivre dans l’Etat voisin coule donc de source. Elle constitue d’ailleurs l’un des points de discorde entre les deux Etats, les autres étant l’accord sur le statut final de la zone d’Abyéi, l’accord-cadre sur la démarcation de la frontière commune, la reprise de la production pétrolière au Soudan du Sud, l’approvisionnement des mouvements rebelles qui créent l’insécurité chez l’Etat voisin, la question des zones frontalières revendiquées par les deux pays. Ces problèmes ont beau être complexes, ils ne sont pour autant pas insurmontables. Des solutions y ont souvent été apportées à l’image de l’accord partiel du 27 septembre dernier mais aussi de la volonté de relancer les négociations entre les deux pays qui émerge du récent sommet.
La logique de paix devrait donc, en principe, permettre aux deux Etats de continuer de se rapprocher au lieu de se distancer pour sauvegarder leurs intérêts communs.