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Dossier de la Rédaction

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Les menuisiers trinquent à la suspension du Bubinga

Perte de clients, recettes faibles, l’activité serait moins rentable dans ce secteur.

Des mois déjà que ce mini-classeur traîne dans cette boutique de vente de meubles située au quartier Olezoa à Yaoundé. A 180 000 F, ce meuble en Sapelli exposé au milieu de lits, salons, salles à manger, peine à sortir. « S’il était fabriqué avec du Bubinga, il coûterait entre 250 000 et 300 000 F et on l’aurait déjà vendu », confie Vasco T. Kano, responsable de ce commerce. Des meubles, en Bubinga, ce menuisier n’en a plus. Seule pièce restante, ce lit rangé à l’arrière de sa boutique. Il est officiellement vendu à 300 000 F. Mais, à en croire l’artisan, « un client qui veut vraiment un lit fait en Bubinga, peut débourser jusqu’à 500 000 F ». Pour cette essence de bois particulièrement, les clients sont prêts à mettre le prix fort. Sauf que maintenant, il est difficile de trouver du Bubinga. Idem pour le Wengue, autre essence frappée d’interdiction d’exploitation.

Depuis le 09 novembre dernier, l’interdiction de l’exploitation de ces essences rend les affaires plus difficiles pour les menuisiers. « C’est comme si on nous avait percé un poumon. Le Bubinga c’est le bois le plus résistant, le plus décoré et le plus sollicité. On espère que les clients accros au Bubinga vont se tourner vers d’autres essences », commente Vasco Kano. « L’absence du Bubinga influence notre activité car les clients sont assez exigeants. Si j’ai un gros travail à faire maintenant avec du Bubinga, je ne pourrais pas et cela me pénalise », déclare Jean Paul Tankeu. Pour livrer la dernière commande de 20 lits en Bubinga qu’il a obtenue récemment, ce menuisier confie qu’il a dû se déplacer pour Ebolowa avant de les fabriquer. Et même, le coût du transport et les autres charges ne lui ont pas permis de rentrer dans ses frais. « C’est difficile. Les clients ne comprennent pas que le Bubinga est devenu rare et cher. Avant, nous l’achetions à 8 000 F la planche mais maintenant, cette planche coûte 15 000 F. », explique Gérôme N., vendeur et fabricant de meubles.

A défaut du Bubinga et du Wengue, on se rabat vers les essences disponibles. Ça commence dans les dépôts de bois. « Du Bubinga, il ne me reste plus, que des lambris, l’équivalent de 55 mètres carrés. Quand ce stock va finir, je n’en aurais plus car mes fournisseurs disent ne plus en trouver. Pour ne pas ressentir ce manque, j’ai décidé d’investir dans d’autres essences », confie Jules F., responsable d’un dépôt de planches à Nkomo. D’après certains menuisiers, quelques essences comme le Moabi, le Sapelli ou le Zingana peuvent se substituer au Bubinga. « On utilise le Padou, une essence qui, de par sa couleur est semblable au Bubinga. Si quelqu’un veut absolument du Bubinga, il faut au préalable passer une commande », confie un autre fabricant de meubles. Concernant le Wengue, les menuisiers ne se donnent plus la peine de le chercher, vu son coût élevé et sa rareté. On préfère se limiter à sa plus petite utilisation, la décoration.

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