A l’origine, la mauvaise gestion des stocks dans les stations-services.
Lawrence F., chauffeur de taxi à Yaoundé est surpris de ce que depuis quelques mois, sa station-service habituelle est en rupture de stock du carburant dit super, pour cause de ravitaillement. Pourtant, dans une autre station, il est servi sans difficulté aucune. A sa suite, c’est Louis F, son collègue qui vit la même galère. « C’est devenu monnaie courante depuis le mois de novembre. Mais nous ressentons moins cet effet parce que nous trouvons la solution auprès d’autres », se réconforte-t-il. Ce problème est vécu par la plupart des automobilistes depuis quelques mois. « Les ruptures de carburant super sont récurrentes dans certaines stations. Elles sont dues aux mauvais plannings des gérants qui attendent que leurs cuves soient complètement à sec pour passer les commandes. Un bon gérant doit anticiper », estime Blaise Kouekem, sous-gérant de la station Total à Nlongkak. A la station Total de Mvog-Mbi, le gérant avoue avoir été approvisionné hier (Ndlr : lundi) au point de renvoyer le surplus de ses cuves dans les autres lieux de distribution. Idem dans les stations Oil-Lybia. A la station MRS situé près de Cami Toyota, l’absence du super est quasi permanente, faute de ravitaillement. « C’est un problème de gestion, puisque le secteur est libéralisé. Peut-être que le gérant n’a pas assez de moyens pour se ravitailler en gros », explique le gérant d’une autre station. « Le problème de ravitaillement concerne tous les marqueteurs. Nous avons été informés de ce que la Sonara est en chantier pour extension depuis six mois », explique un autre gérant. C’est pourquoi « l’Etat a mis sur pied des réseaux de distribution en ce sens où les camions-citernes livrent régulièrement le super par quota, question de rationaliser la distribution dans les stations-services. Pendant le week-end, les semi-remorques prennent le relais tous les vendredis pour qu’il n’y ait pas rupture », conclut Blaise Kouekem.
A la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), l’on rassure sur l’approvisionnement du précieux liquide. « La quantité est certes insuffisante, mais le super est disponible. Il s’agit des retards de livraison dans les sociétés de distribution qui attendent que leur stock soit épuisé pour faire des commandes », précise un responsable. Les stocks sont gérés de telle sorte que lorsqu’un client n’est pas servi dans une station, il peut l’être dans une autre. Toujours est-il que le liquide est disponible. « Tout va rentrer dans l’ordre d’ici la fin du mois de janvier », rassure-t-on à la Csph.
