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Abderrazak Landoulsi :«Notre presse a retrouvé sa liberté »

Les explications de l'ambassadeur de Tunisie au Cameroun, au Gabon, en république centrafricaine, au Tchad, en Guinée Equatoriale ainsi qu’à Sao Tomé et principe, à l'occasion du 2e anniversaire de la révolution.



Quel sentiment vous anime lors de la célébration du 2e anniversaire de la révolution tunisienne ?

En tant que Tunisien, je me sens libre, je sens que j’ai acquis mon droit le plus élémentaire, le droit à l’expression, de dire ce que je pense, sans peur, ni menace. Et je me sens épanoui, parce que mon pays a ouvert la voie à ce qu’on a appelé le printemps arabe ou les révolutions dans le monde arabe. On a pu déraciner une dictature parmi les dictatures policières les plus farouches de notre temps moderne, la dictature des temps modernes. Je me sens aussi épanoui qu’il y ait cette effervescence politique dans le pays. Tout Tunisien peut créer un parti, s’exprimer sur les médias. Je me réjouis aussi de ce que notre presse a retrouvé sa liberté. Notre chaine nationale N°1 prend toute sa latitude pour critiquer l’action gouvernementale, toute personnalité dans le pays, y compris le président de la République. Je ne veux pas dire qu’il faut insulter ou mettre les bâtons dans les roues, mais critiquer pour corriger. Notre presse est en train d’écrire tout ce qu’elle pense. Donc, cette fin d la peur est l’un des acquis.

Plusieurs responsables de médias publiques ont pourtant démissionné ou manifesté leur mécontentement récemment…

Quelques changements de poste, je pense. Mais je vous dis que notre chaine de télévision N°1, la chaine nationale, qui est d’habitude inféodée, est tellement libre. Elle est même contre le gouvernement. Par exemple, les nouvelles concernant le président de la République passent en cinquième ou sixième position.

En clair, la Tunisie avance…

L’Assemblée nationale constituante a élaboré le projet de Nouvelle constitution d’un Etat moderne, de justice, d’égalité, de Droit. Et cette constitution est soumise à l’appréciation des populations pour d’éventuelles corrections ou amendements. Un pacte national a été signé entre le gouvernement, le patronat et les syndicats pour améliorer la vie politique et sociale dans le pays. C’est clair que comme pour toute révolution, il y a certains problèmes, parce que le droit des Tunisiens à l’emploi n’a pas encore été réalisé. Et nous sommes conscients que ça va venir.

Quel est l’état des relations aujourd’hui entre le Cameroun et la Tunisie, notamment avec les nouvelles autorités ?

Elles évoluent très positivement. Vous vous souvenez que la première grande commission mixte entre l’Afrique subsaharienne et la Tunisie au Cameroun du 7 au 9 mai 2012. Donc, la Tunisie a élevé, après la révolution, son niveau de représentation au Cameroun au rang d’ambassadeur. (3 janvier 2012). Tout ça ce sont des signes de l’excellence des relations entre les deux pays. Parce qu’en principe on reconnait les Etats, et pas les régimes. Donc, le Cameroun a bien salué la révolution tunisienne parce que c’est une affaire interne à la Tunisie. Nous avons cinq à six bureaux d’études opérant au Cameroun dans plusieurs domaines dans les banques, la construction des routes, l’informatique.

Deux ans après la révolution, même si la croissance est passée du négatif au positif, le taux de chômage n’a cessé d’augmenter… A quand le retour de la stabilité ?

La stabilité attire l’investissement intérieur et extérieur. Le gouvernement est attelé à réaliser cette stabilité pour attirer les investisseurs. Mais, tant qu’il y a des grèves, des protestations, manifestations, l’investisseur tunisien ou étranger ne peut pas s’aventurer, parce ce que comme l’adage le dit, le capital est paresseux. Mais le Tunisien a compris que pour avoir des emplois, il faut qu’il patiente pour qu’on puisse avancer, attirer les investissements étrangers. C’est un réel problème, on en est conscient, mais tant que les protestations ne sont pas violentes et destructrices, on les tolère, on les comprend même. Le président lui-même a essuyé des jets de pierre à Sidi Bouzid. Ce sont des Tunisiens qui manifestent, parce qu’ils demandent l’emploi et le développement. Avec ce pacte social qui a été signé le 14 janvier dernier, on est confiant.

Propos recueillis par Hugues Marcel TCHOUA

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