Cela faisait deux ans lundi dernier que le président Ben Ali s’était enfui de la Tunisie, après des semaines de tension sociales et politiques à travers le pays. Mardi soir, l’ambassadeur de Tunisie au Cameroun, Abderrazak Landoulsi et son épouse ont donné une réception à sa résidence pour commémorer l’événement qui représente le 2e anniversaire de ce qu’il a appelé « la révolution de la liberté et de la dignité ». Le repas a été servi en présence de diplomates, notamment ceux de l’ambassade de Libye, ainsi que d’autres invités. Abderrazak Landoulsi en a profité pour s’exprimer sur l’état de son pays, où la situation s’améliore de jour en jour. C’est le cas avec l’économie qui « a commencé sa relance » et le taux de croissance, « passé de négatif au positif », dira l’hôte du jour. Et de poursuivre que la nouvelle Constitution élaborée par l’Assemblée nationale constituante est en cours d’examen dans les différentes régions du pays tandis que la loi concernant l’instance supérieure des élections a été adoptée. A en croire l’ambassadeur tunisien, le gouvernement devrait bientôt arrêter un agenda pour l’organisation des élections présidentielle et législatives avant octobre prochain. Autant de signes que la Tunisie « avance fermement sur la voie de la démocratie, la justice et l’égalité », a-t-il observé, tout en reconnaissant quelques lenteurs.
En effet, ces dernières semaines, des Tunisiens ont souvent exprimé leur exaspération face à la lenteur des autorités dans leurs efforts pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Des manifestations et autres tensions s’observent de temps en temps dans certaines villes du pays, à cause de la misère et du chômage persistants. Des problèmes en voie de résolution progressive, selon Abderrazak Landoulsi. « Notre espoir est grand quant à la capacité de notre pays de réaliser les objectifs et aspirations légitimes de la révolution », a-t-il dit, appelant à la non violence lors des manifestations. Un espoir conforté par les chiffres des revenus du tourisme publiés hier par le ministère tunisien du Tourisme qui fait état d’une croissance de ce secteur de 30% en 2012 par rapport à 2011 pour se situer désormais à seulement 10% en deçà de leur niveau d'avant la révolte. L’ambassadeur n’a pas manqué de saluer les martyrs de la révolution et de se réjouir des ses acquis. « Désormais, a-t-il dit, le citoyen Tunisien jouit de son droit à la liberté d’expression … à la participation à la vie politique sans discrimination ».
