Le chantier situé dans la zone industrielle de Bonabéri prend progressivement corps.
« Nous avons pratiquement terminé la phase de remblai. Il y avait un problème ici par rapport à la nature du terrain, et il a fallu recourir à des techniques particulières pour évacuer la vase ». Casque sur la tête, ce responsable de Cimaf-Cameroun, la cimenterie marocaine dont la première pierre fut posée le 19 mai 2012 par le Premier ministre, appuie ses paroles d’un geste du bras en direction de divers points du chantier. Un chantier, c’est bien de cela qu’il s’agit désormais. Le site a bien changé depuis mai dernier, avec cette barrière érigée le long d’habitations voisines, mais aussi ces fosses, ces chaises, prélude à des fondations, divers types d’engins, ce tas de sable et de gravier disposés à côté d’une bétonnière et d’une centrale à béton…
Visibles aussi, un groupe électrogène ronronnant et des installations de sous-traitants, évoluant surtout dans le domaine du génie civil et des terrassements. « Pour la viabilisation du site, nous en sommes à environ 95% », affirme notre source, qui évoque aussi le bouclage des études du sol, de la charpente, ainsi qu’aux plans mécanique et électrique. Sur un pan de cet espace, un endroit retenu pour accueillir la broyeuse et l’ensacheuse. Le ciment « naîtra » là. Mais justement, à quand les premiers sacs sortant de cette usine ?
« Au cours du troisième trimestre 2013 », apprend CT. Il s’agira toutefois d’ensachage de ciment en vrac venu du Maroc, et conditionné à Douala. Pour le ciment produit sur le sol camerounais, sorti usine, comme on dit, les responsables nous renvoient « au premier trimestre 2014. » Quid de la promesse (faite le jour de la pose de la première pierre) d’avoir du ciment en fin 2012 ? Notre interlocuteur, un rien malicieux, dit qu’elle a été tenue. « Nous n’avons jamais dit qu’il s’agirait de ciment produit à Douala. » Le produit a donc été acheminé du Maroc…
Cela dit, l’équipe en charge du projet se dit optimiste pour la suite. Le chronogramme est tenu et de nombreuses pièces métalliques – pour la charpente et d’autres installations – ont été commandées et déjà fabriquées pour certaines. Le responsable susmentionné qui l’affirme montre des photos à l’appui de ses déclarations. Certes, la matérialisation du projet ne va pas sans quelques complications. Sans trop vouloir s’étendre là-dessus, notre interlocuteur évoque des lenteurs dans certaines procédures menées localement, phénomène dont il a fallu prendre la mesure.
La cimenterie Cimaf-Cameroun, d’un coût total évalué à 20 milliards F, devrait produire 500 mille tonnes de ciment par an, capacité extensible à 1,5 million de tonnes à l’horizon 2015.
