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Dossier de la Rédaction

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Charles le Grand Tchagneno publie le recueil de poèmes "Demain l’Afrique"

Le poète-journaliste et conseiller d'orientation y crie en vers son espoir pour l'avenir du continent noir.


 Charles Le Grand Tchagneno Téné, « Demain l’Afrique », 109 pages, 8200 F. 

L’espoir est à venir. Les jours ensoleillés, c’est pour bientôt. Tel un messie, Charles le Grand Tchagneno Téné annonce le réveil du continent dans son recueil de poèmes "Demain l’Afrique". Pour ce journaliste et conseiller d’orientation, la terre de nos ancêtres va très bientôt renaître de ses cendres. Il s’appuie pour cela sur des signes annonciateurs, mais aussi sur sa connaissance d’un passé bien trop sombre. Ainsi, le poète déverse au fil des pages et des strophes, des salves de récriminations envers « les bourreaux », l’Occident, même l’ « Otan devenu carnassier », qu’il accuse de tous les maux : pillage des ressources, exploitation, traumatisme, néocolonialisme, soutien aux guerres meurtrières dans les Etats… A coups de rimes, rythmes, oxymores, anaphores, assonances et autres figures de style, Charles le Grand Tchagneno Téné donne des leçons. Pour le thésard en psychologie sociale, l’Afrique est « flétrie de guerres économiques / Dont l’étranger seul bénéficie des fruits / Et garde tout intérêt à ce qu’elles perdurent » « J’ai eu un rêve, pp 25 ». Pourtant, « La guerre, quelle que soit la raison / N’est que tumulte et déraison/ le beau temps après la pluie / Jamais n’arrange les dégâts » (La paix n’a pas de prix, p33).

L’œuvre, divisée en trois parties, consacre le gros des 109 pages et 58 textes à la première, intitulée "Les sons d’Afrique". Charles le Grand Tchagneno s’y pose aussi en conseiller pour ses frères dans "J’ai eu un rêve" notamment. Il recommande aux Africains d’enterrer égoïsmes et dissensions, pour arracher, en rangs serrés, la liberté, au « si puissant adversaire ». Puis, ses mots s’en prennent à tout le monde dans "J’accuse" : jeunes, paysans, dirigeants, occident… et même aux nationaux, dénonçant la « néo-dictature » dans "La coupe du renouveau". En revanche, il embrasse les projets et actions des autorités dans "Horizon 2035" et "Au commencement est la parole". Les deux autres parties, "Hommages" et "Splendeurs" viennent clore l’ouvrage. Le poète y honore notamment Laurent Gbagbo et le colonel Kadhafi, « figures de la liberté de l’Afrique » « trahis » par leurs frères.  Il salue aussi la femme d’ébène, ses proches, des ex-amours, les victimes du tsunami, des émeutes de la faim de 2008. Charles le Grand Tchagneno y plaide aussi pour un pays meilleur dans "Ô Cameroun, mon beau pays" et revendique la liberté de sa négritude.

Aussi bien les amateurs de la poésie régulière de Victor Hugo, et surtout ceux de la poésie émancipée de Prévert et même des fans du style de La Fontaine peuvent trouver leur compte dans ces poèmes accompagnés chacun d’une date. Sans doute celle de la « nuit sans sommeil » qui aura servi à transformer l’inspiration.


« Je rêve d’une Afrique stable et en paix »

Charles le grand Tchagneno.


 « Demain l’Afrique » c’est bien votre deuxième livre, après votre enquête sur le veuvage chez les Nguemba à l’Ouest Cameroun. Ça fait un bien grand pas, du village à l’Afrique et bientôt l’univers…

Comme mon premier livre qui était en fait un compte rendu de recherche, ce recueil s’enracine dans un contexte socioculturel précis à savoir l’Afrique. C’est vrai. Parce qu’elle s’inspire directement des réalités que nous vivons au quotidien dans nombre de pays du continent. Mais seulement, les problèmes posés dépassent le cadre du seul continent africain. Ce sont les problèmes liés à l’Homme au  sens le plus universel du terme. Je rêve d’une Afrique stable et en paix. Mais d’une Afrique qui vit en paix aux côtés des autres nations du monde en paix et réconciliées avec elle. Ceci est la condition pour que l’Afrique ne nourrisse plus les appétits malsains des autres. Donc je ne parle pas que de l’Afrique bien qu’elle soit prédominante dans mon œuvre. Je vous réfère par exemple au poème Tsunami (p. 83).

Charles le grand Tchagneno : « Je chante pour un avenir qui se pense déjà par une jeunesse africaine plus entreprenante.»   

Cette œuvre illustre aussi votre passage de la prose à la poésie. D’où vous vient cette fibre poétique qu’on ne vous imaginait pas ?

J’ai la passion de l’écriture depuis que je suis tout petit. Mais je suis tombé amoureux de la poésie en 1996, en jouant le relecteur d’un ami qui composait des poèmes et des pièces de théâtre. Depuis lors, je fais la poésie en autodidacte, sauf que je ne les rends pas public. Seuls des proches le savaient et ce sont certains d’entre eux qui m’ont encouragé à publier.

Il apparait clair dans l’œuvre que le courant que vous affectionnez est celui de la liberté d’écriture…

Je pense comme Yves Bonnefoy que « la poésie est un élan dans les mots vers plus que les mots ». Je n’ai pas envie d’écrire pour faire plaisir à quelque courant théorique que ce soit. Je veux dénoncer et proposer. Je ne peux pas réclamer la liberté en me faisant esclave d’une perception ou d’une pratique. Mes amis trouvent que ma poésie est révolutionnaire à cause de cette liberté que je me donne en jouant avec les mots et les formes dans mes textes. Je l’assume. Mais il m’arrive aussi de faires des poèmes classiques lorsque les contraintes de la règle ne compliquent pas  le message que je veux transmettre dans toute sa profondeur. Je vous donne d’ailleurs rendez-vous dans l’avenir.

A quoi riment les dates sous les textes ?

Les dates sous les textes sont tout simplement celles de leur composition. Par ce marquage temporel, j’ai voulu donner une identité à chacun de mes poèmes et permettre de lire mon cheminement idéologique depuis 1996. Vous verrez donc que du jeune lycéen anarchiste et révolté de la fin des années 1990, beaucoup de choses ont changé. Je vous donne à comparer « La coupe du Renouveau » composé en 2001 et « Horizon 2035 » ou « Ongola », composés en 2010. Vous verrez une évolution dans la perception. C’est qu’avec la maturité, je prends le temps de mieux apprécier les enjeux sociopolitiques et économiques de mon environnement avant de prendre position sur les problèmes qui se posent.

Mais ne pensez-vous pas que vous en faites un peu trop en présentant l’Afrique d’avant la colonisation comme un paradis ? On sait pourtant que les guerres tribales étaient légion …

Pas du tout. L’histoire nous apprend constamment que la pénétration européenne en Afrique et la colonisation qui s’en est suivie ont été très douloureuses pour les africains. Et que les effets pervers de cette mission civilisatrice se font encore ressentir, même en ce début de siècle.  Bon je suis proactif. Je ne plaide pas pour un retour d’ailleurs impossible au supposé paradis perdu. Le serait-il encore dans le contexte mondial actuel ? Je chante pour un avenir qui se pense déjà par une jeunesse africaine plus entreprenante, mais qui est toujours à repenser afin que soit résolument tournée la page d’un passé triste à cause des guerres, de l’exploitation, de la précarité et de divers autres traumatismes.



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