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Dossier de la Rédaction

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Course des partis politiques dans la refonte biométrique des listes électorales

Les leaders politiques montent à l’assaut de Douala. Dans le viseur, les prochaines élections municipales et législatives.

Janvier 2013. La bataille de Douala a commencé. A quelques semaines de la date butoir de la fin des inscriptions biométriques sur le fichier électoral, lancées par Elections Cameroon (Elecam), principal indicateur pour la convocation du corps électoral pour l’élection des députés et des conseillers municipaux – dont les mandats ont déjà été prorogés deux fois – on note une effervescence sur le terrain de la mobilisation des citoyens. Il s’agit non seulement de faire progresser les chiffres des inscriptions qui se situent encore en deçà des objectifs (35% au 18 janvier 2013), mais aussi de préparer un vivier d’électeurs potentiels pour les joutes électorales à venir.

Depuis le retour au multipartisme en décembre 1990, la capitale économique du Cameroun se présente comme l’un des chefs-lieux de région les plus ouverts à la compétition politique. De 1992 à 2007, les élections se sont âprement disputées entre plusieurs partis politiques : Rdpc, Upc, Sdf, Undp, Ufdc, Udc, Mp, Manidem... Les majorités aux municipales et législatives fluctuant entre l’Upc, le Rdpc et le Sdf, aucune formation n’obtenant de majorité absolue en terme de suffrages obtenus sur l’ensemble des circonscriptions. Pour preuve, pour les législatives 2007, bien que le Rdpc arrache 5 des 9 sièges du Wouri, le parti ne s’en sort qu’avec 39 878 voix sur les 89 555 valablement exprimées. Soit moins de 50% de suffrages (voir le graphique 1).

A telle enseigne qu’aucune circonscription du Wouri ne peut se targuer d’être « le socle granitique » ou « le bastion imprenable » d’un parti quelconque. Il n’y a pas que le caractère cosmopolite des populations pour expliquer ce phénomène. Il y a aussi l’engagement inlassable d’un certain nombre de militants politiques qui écument nuits et jours quartiers et maisons pour intéresser les citoyens à la chose politique dans un environnement de désintérêt ou de désaffection généralisé.


Florilèges

Carlos Ngoualem, distributeur de journaux au carrefour « Deux-églises » à Akwa. Il est aussi l’un des 14 conseillers municipaux du Social Democratic Front (Sdf) dans la commune de Douala V. Chaque matin avant de rejoindre son kiosque, il échange au téléphone avec quelques camarades sur les coins de la commune à sillonner et le type de matériel de propagande à utiliser. Dimanche 13 janvier dernier, Carlos Ngoualem et ses amis politiques sont debout avant 6h. L’antenne Elecam de Douala V doit procéder à l’enrôlement des électeurs potentiels à Makèpè Missokè. Deux jours avant, des tracts ont été distribués dans un rayon de trois km pour sensibiliser les habitants. Le jour J, des mégaphones qui sont mis à contribution. « Elecam est déjà au Foyer Bakoko, il faut vous dépêcher ! », crient les porte-voix du parti. Même les membres de la réunion des femmes solidaires de Makèpè Missokè n’échappent pas au matraquage. Résultat : l’opération qui commence dès 9h avec un seul kit électoral reçoit le renfort d’un deuxième vers 14h et au moment où tout s’achève à 18h30, les mobilisateurs du Sdf et le chef d’antenne Elecam sont satisfaits de l’affluence.

Pour apprécier leur travail et savoir s’il porte des fruits, Paul Igor Tchebonsou et Carlos Ngoualem enregistrent les statistiques communiquées par l’organe en charge des élections deux fois par mois. Les comparaisons sont faites entre le rythme de progression des inscriptions et la fréquence des campagnes de mobilisation. Douala V est d’ailleurs quadrillée et à l’aide d’une carte, les militants du Sdf évaluent ainsi le travail restant.

Autre commune, autre tactique. Denise Fampou n’est pas seulement maire de Douala II. Elle est aussi présidente de la section Ofrdpc de Wouri II. Lundi 14 janvier 2013, elle tient une réunion d’évaluation des inscriptions de ses camarades. Indicateur de performance, la photocopie du récépissé que délivre l’agent enrôleur d’Elecam. « Nous veillons d’abord à ce que nos militants s’inscrivent en premier, notamment ceux des différentes structures, cellule, comité de base et sous-section », indique l’édile. Chacune de ces structures comportant au moins six membres du bureau et des militants, à travers la collecte des photocopies des récépissés, il devient plus aisé de maîtriser le nombre d’électeurs potentiels pour le parti. Certains responsables poussent même le calcul si loin qu’ils demandent à leurs militants ou sympathisants de porter au verso de la photocopie leur contact téléphonique. « Cela sera utile pour les invitations au meeting le moment venu », indiquent-ils.


Stratégie

Au Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), l’on opte pour le réseau des associations et des syndicats. A Douala 1er où le parti compte investir des candidats aux municipales, Anicet Ekanè s’appuie sur les différents syndicats des conducteurs de motos. Chaque leader associatif bat campagne au sein de son mouvement avant d’étendre la mobilisation au sein des familles. Mercredi 16 janvier 2013, pour une réunion de stratégie prévue à 11h, sept syndicalistes ont garé leur moto devant la permanence du parti une demi-heure avant. On prépare une descente de terrain pour la sensibilisation.

En réalité, l’introduction de la biométrie a entraîné un changement de paradigme dans l’approche des citoyens par les partis politiques. « Par le passé, il suffisait pour les acteurs politiques de collecter les noms ou les photocopies de cartes nationales d’identité afin de faire établir les cartes d’électeurs. A présent avec la biométrie, la présence physique des personnes est obligatoire pour prise de la photo et des empreintes », souligne Thomas Ejakè Mbonda, membre du Conseil électoral. Ceci oblige donc les partis à « mouiller le maillot » pour convaincre les populations – plus préoccupées par les questions de survie quotidienne – à se déplacer, s’aligner et patienter pour s’inscrire. Alors les partis se battent. Pour le Rdpc, Sdf, le Manidem, l’Upc, le Mp l’Udc, ou l’Undp, qui gagne la bataille des inscriptions a des chances de contrôler Douala la rebelle.



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