Pour bonnes, longues, riches et anciennes qu’elles soient, les relations de coopération entre le Cameroun et la France n’en demandent pas moins de se renouveler et de s’améliorer. C’est le sens que donne l’ambassadeur de France à la visite d’amitié que le président Paul Biya effectue la semaine prochaine en France, à l’invitation de son homologue français, François Hollande. Bruno Gain qui en a fait l’annonce, hier au perron du palais de l’Unité, venait d’être reçu pendant plus d’une heure par le chef de l’Etat. Cette audience aura été l’occasion d’effectuer les derniers réglages de ce que l’ambassadeur appelle « un temps fort dans les relations liant le Cameroun et la France ».
Le moment le plus important de cette visite sera, selon les précisions de Bruno Gain, le tête-à-tête entre les deux chefs d’Etat dans l’après-midi du 30 janvier 2013. A son avis, cette visite arrive à un moment opportun, compte tenu développement de l’actualité internationale, d’une part et du calendrier des relations bilatérales, d’autre part. Lequel consacre cette rencontre comme une suite plus substantielle du premier entretien entre les deux chefs d’Etat, en octobre 2012, en marge du sommet de la Francophonie réuni à Kinshasa, la capitale de la R.D. Congo. Le temps sera don venu, selon le diplomate français, de faire le tour d’horizon de ces questions et de donner un nouvel élan à la coopération bilatérale. Aussi les sujets à aborder seront-ils nombreux. A l’instar de l’intervention française au Mali à propos de laquelle le président Paul Biya a exprimé son soutien ; la RCA où le Cameroun a été d’un apport décisif pour la stabilisation de la situation, selon son appréciation.
A côté de ce volet politique, le diplomate français annonce, au plan économique et commercial, la tenue d’un forum économique Cameroun – France. Y seront conviés de grands chefs d’entreprises intervenant au Cameroun et ceux désirant travailler avec notre pays. Etant entendu que le Cameroun et la France, deux partenaires de longue date, mènent à son avis, le même combat : l’un pour l’émergence en 2035, l’autre pour la croissance. D’où l’espoir de nouveaux partenariats autour de nouveaux projets, créateurs d’emplois, tout comme la construction d’un deuxième pont sur le Wouri confié au groupe français, Songer-Satom et dont la cérémonie de pose de la première pierre serait proche.
En réponse à une question de la presse, Bruno Gain a admis que la visite devrait aussi être entre les deux chefs d’Etat, le cadre d’un échange franc, donc l’occasion d’aborder des questions sur lesquelles la partie française exprime des attentes : après l’enthousiasme suscité par la libération de Florence Cassez au Mexique, le cas de Michel Thierry Atagana (Français d’origine camerounaise en prison pour détournement de deniers publics), même si, ajoute-t-il, « on ne gouverne pas avec les sentiments ». Autre sujet susceptible d’être évoqué, selon l’indication de Bruno Gain, l’homosexualité pour laquelle la France plaide pour une dépénalisation au Cameroun.
