Les directeurs d’écoles primaires se chargent des démarches administratives de l’examen.
Un dernier coup d’œil dans les dossiers pour faire le point. Dans le bureau de Jacqueline Essouma, directrice de l’Ecole du Centre administratif Groupe I B de Yaoundé, la préparation du concours d’entrée en 6e est dans la dernière ligne droite. L’ambiance est à la concentration. C’est à la main et en s’aidant d’une traceuse que la collaboratrice de Jacqueline Essouma remplit les bordereaux à déposer dans les lycées et collèges. Il faut être méticuleux. Bien rangés dans des chemises floquées des noms des établissements du secondaire sur lesquels le choix des élèves s’est porté, les dossiers des candidats sont précieusement gardés par la directrice.
Cette année, sur les 80 élèves du CMII que compte son école, 10 d’entre eux ont choisi des collèges. Les autres élèves ont jeté leur dévolu sur des lycées populaires comme le Lycée général Leclerc, des CES, des CETIC, entre autres. Gros souci, cinq élèves du CMII ne présenteront pas d’examen cette année. « Les parents de quatre élèves n’ont pas d’argent pour les frais d’inscription au concours et au Cep, à 2.500 F pour chacun des examens. Quant au cinquième, son père a déclaré qu’il n’avait pas d’acte de naissance », explique Jacqueline Essouma.
Constituer les dossiers des élèves est une tâche de longue haleine pour le directeur d’école, la faute à ces obstacles auxquels s’ajoutent des dépenses pour le transport, à prélever de leur propre poche. « Il y a de nombreux déplacements à faire. Il faut aller dans les écoles retirer les fiches, aller à la mairie apposer les timbres, à la délégation départementale des enseignements secondaires pour le compostage. Ces étapes prennent plusieurs jours. Sans compter qu’il faut faire sept exemplaires de chaque bordereau par lycée et collège », explique-t-elle.
Pour alléger au moins la phase du retrait des fiches pour le concours, certains établissements du secondaire ont décidé de procéder par Internet. C’est le cas du Collège Jean Tabi à Yaoundé, qui met à la disposition des directeurs d’école des fiches à télécharger en ligne sur le site « www.collegejeantabi.org ». Christine Convers, la directrice de l’Ecole primaire privée catholique Saint Aloys d’Etoudi, voisine de ce collège, s’est déjà essayée à cette méthode. « J’ai tiré des fiches d’inscription au concours d’entrée à Jean Tabi sur Internet l’an dernier. Cela m’a permis d’être plus rapide le reste du temps pour faire les dossiers des enfants », se souvient-elle. Une innovation que d’autres établissements pourraient suivre pour alléger le travail des directeurs d’écoles primaires.
