Les fils de l’homme d’affaires grec n’arrivent toujours pas à s’entendre sur le partage des biens.
Depuis la mort de Jean Cambanis le 20 mai 2010, une crise de succession s’est ouverte dans la famille de l’homme d’affaires grec établi au Cameroun depuis 55 ans au moment de sa disparition. D’après le certificat d’hérédité produit par le consulat de Grèce à Douala, la famille du défunt est alors composée de six personnes : la veuve Ida-Sophie Cambanis (décédée aussi le 29 mai 2012, ndlr), deux filles Marjorie et Olga-Elga (décédées aussi) issues d’une première relation, et enfin trois fils, Georges, Heinrich et Alexandre, fruits d’une deuxième relation. Lors d’une conférence de presse organisée à Douala mardi dernier, Georges Cambanis, a donné sa vision de l’affaire.
« Il faut que les esprits s’apaisent. Plusieurs personnes étrangères se sont immiscées dans ce qui est un problème de famille pour nous monter les uns contre les autres. Il faut que ça cesse. Personnellement, j’ai été mis de côté par mes frères car ces derniers voulaient qu’on écarte nos sœurs de la succession. Ce que je n’ai pas accepté. Pour moi, il faut que personne ne soit lésé et que chacun rentre dans ses droits car notre père n’a pas laissé de testament en ce qui concerne ses biens au Cameroun », déclare Georges Cambanis.
Par ailleurs d’après ce dernier, la fortune de leur défunt père, composée entre autres de sociétés, immeubles est évaluée à plus de trois milliards de F. Cependant pour Georges Cambanis, la majorité des biens sont jusqu’ici gérés et occupés par ses deux frères Alexandre et Heinrich, au détriment des autres ayants droit, à qui ils ne feraient aucun compte rendu de leur gestion. « J’ai été interdit d’accès à la dernière assemblée générale de l’entreprise familiale alors que je suis un des administrateurs. Actuellement, il y a plus de 20 procédures en justice pour cette affaire de succession. C’est trop et ça engendre des dépenses démesurées. Il faut arrêter ça pour éviter d’autres drames car je suis sûr que le décès de maman notamment est du à ce stress. », se désole Georges Cambanis.
Pour Me Stephan Djeegip, avocat d’Alexandre et Heinrich Cambanis, il ne s’agit là que d’artifices de la part de Georges. « Tout ce qu’il dit est faux. Il ne faut pas confondre la succession Cambanis à la société Jean Cambanis S.A. Concernant la succession, j’ai moi-même engagé le 10 janvier 2012 une procédure en justice pour désigner un administrateur des biens et les partager. La procédure est retardée par ses conseils. Les terrains sont là, inoccupés et Georges ne s’en occupe pas. Il a d’ailleurs été débouté par le juge lors d’une procédure en séquestre qu’il a entamée », explique l’avocat. Pour Me Stephan Djeegip, le vrai problème de Georges Cambanis est de « couler » la société paternelle, dirigée par ses frères, au profit de la sienne, « Froid Evolutif S.A ». « Il n’est pas actionnaire de la société Jean Cambanis S.A. L’assemblée générale a été convoquée par voie de presse et les actionnaires invités à déposer leurs actions. Il ne l’a pas fait car il n’en possède aucune. L’actionnariat de Jean Cambanis S.A est constitué de titres au porteur et Georges n’en a jamais produit. Voilà pourquoi par exemple, la procédure qu’il a engagée pour désigner un administrateur de gestion dans la société n’a pas abouti car pour cela il faut être actionnaire. Depuis le 13 janvier 2012, il a fait bloquer les marchandises de l’entreprise dans un de ses entrepôts. La valeur est de 500 millions de F. Malgré une décision de justice en notre faveur, les marchandises sont toujours bloquées. Et Georges les sort sous cape pour les brader », explique Me Stephan Djeegip. En attendant que la fratrie se mette d’accord, le combat continue.
