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Dossier de la Rédaction

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Affaire CSPH: l’accusé change de version

Ngue Nlend dit avoir préalablement menti sur instruction de son patron, qu’il cite comme étant le vrai coupable.


L’audition de l’accusé a duré près d’une heure et demie. D’entrée de jeu, Ngue Nlend s’est excusé de changer sa version des faits. A l’audience de lundi, au Tribunal criminel spécial (TCS), le jeune administrateur de société a « réajusté » la version qu’il avait donnée à la police judiciaire et à l’instruction du dossier. Il affirme avoir préalablement menti, « sur instruction et par peur de son patron », pour qui il effectuait des transactions financières. Lesquelles l’ont conduit derrière les barreaux pour détournement de deniers publics de 54.378.000 F appartenant à la Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), en coaction avec le nommé Abdon Mvogo Onana, en fuite.

Durant son audition donc, l’accusé explique qu’en février 2010, son patron, Daniel Mbock Mbegde, PDG de la Compagnie financière de recouvrements (Cofirec SA), lui demande de l’aide pour bénéficier d’un marché public. L’accusé explique « qu’étant donné que nous étions en début d’exercice et que les dossiers administratifs de notre structure n’étaient pas à jour, il fallait que je prête le dossier d’un autre établissement, à travers lequel il pouvait exécuter le marché ». Ngue Nlend, par ailleurs directeur de cabinet du PDG, va alors solliciter Abdon Mvogo Onana, « ami proche », qui lui fournit les papiers de la société Espace, appartenant à un partenaire. Ngue Nlend obtient également une procuration pour pouvoir jouir des documents de la société Espace. C’est ainsi qu’il dit avoir pu ouvrir un compte bancaire au nom de la société, dans une microfinance, où travaillait son ami Mvogo Onana.

Selon l’accusé, il est rappelé un an plus tard par son patron qui lui indique que l’une des prestations effectuées sous couvert de l’entreprise Espace aurait été payée. Le responsable de la microfiance confirme que son compte à UBC a été crédité de 54.378.000 F, en provenance d’Afriland First Bank, sur ordre de la Csph. Ngue Nlend explique que « sur instruction du PDG, le responsable de la microfinance a tour à tour décaissé 20 et 15 millions de F que j’ai endossé par chèque, en tant que propriétaire du compte Espace ». L’accusé assure que les fonds ainsi récoltés ont toujours été remis au PDG de Cofirec. Malheureusement pour lui, comme l’affirme l’avocat général, « il n’y a aucune preuve pour confirmer cela ».

Pire, lorsque Ngue Nlend est interpellé dans cette affaire, sa version était contraire. « Mon patron m’avait expliqué que c’est un malentendu avec ses partenaires. Il m’a dicté ce que je devais dire, m’assurant qu’il allait me sortir de là. Je lui ai fait confiance, jusqu’à ce que j’apprenne, trois mois après ma mise en détention, qu’un autre collègue a été interpellé pour une histoire identique ». Justement, l’un des témoins de la défense, Thierry Mbock, ex-employé de Cofirec, explique qu’il est poursuivi actuellement pour tentative de détournement de deniers publics, en coaction avec le PDG de Cofirec. Là, il s’agit de 33 millions de F appartenant également à la Csph. Suffisant pour le conseil de l’accusé d’affirmer que son client a été victime de manipulation. L’avocat général n’a pas été de cet avis. Selon lui, dans cette affaire, les fonds ont été détournés à cause des stratégies mises en place par l’accusé. Il demande alors au tribunal de le déclarer coupable de même que son coaccusé en fuite. L’audience a été suspendue au 1er février à la demande des conseils des parties, afin de préparer leurs plaidoiries.

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