Deux jours à parcourir 12 localités dans le Centre du pays, avec ces deux messages phares en direction des cacaoculteurs : « Ne séchez plus le cacao sur le bitume !» et « A bas les coxeurs !». Joignant l’acte à la parole, le ministre du Commerce (Mincommerce), Luc Magloire Mbarga Atangana, a procédé jeudi dernier à Bafia, à la destruction de près d’une tonne de cacao séché sur le bitume, alors qu’il entamait la deuxième journée de la tournée de distribution de bâches aux planteurs de cacao sur l’axe Balamba-Makenéné. Par ailleurs, une centaine d’autres sacs, saisie dans le cadre de la vente illégale dans cette même localité, sera revendue aux enchères. Pour ce dernier cas de figure, il s’agit du coxage. Le phénomène est bien connu des producteurs de cacao. Certains continuent d’en être victimes. « Ce sont des personnes qui viennent acheter notre cacao en nous trompant sur les prix, puisque nous ne sommes pas toujours informés des prix de vente arrêtés », confie Atsong Akeedi, planteur.
L’opération de distribution des bâches organisée par le Conseil interprofessionnel du cacao et du café (Cicc) était l’espace propice pour sensibiliser les producteurs de cacao à dénoncer les auteurs de ces pratiques. Et le ministre du Commerce n’a pas lésiné sur les mots pour le faire comprendre aux producteurs.
Les bâches ne sont qu’une solution temporaire dans l’amélioration de la qualité du cacao camerounais. Les producteurs vont l’utiliser en attendant la construction des aires cimentées dont les devis estimatifs sont en cours d’élaboration au niveau du Cicc. Néanmoins, la distribution des bâches va se poursuivre dans les tous prochains jours, sur les autres axes routiers. Très prochainement, c’est dans le Sud-Ouest, autre bassin de production que l’interprofession va intervenir. La-bàs, une opération de réparation du parc des fours de séchage a été engagée. Et on annonce pour le 5 février prochain, la réception de la première série des fours réfectionnés et opérationnels dans le département du Fako. Par ailleurs, le gouvernement a mis sur pied un programme destiné à réhabiliter et à construire de nouveaux équipements dans tout ce bassin de production qui sera implémenté avant le début de la campagne cacaoyère 2013/2014. Alors qu’on se rapproche de l’échéance du 1er avril, date d’entrée en vigueur du règlement de l’Union européenne fixant les nouvelles teneurs maximales pour les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), le Cameroun semble avoir pris toutes les dispositions pour assurer la commercialisation de sa production cacaoyère.
