« Codex alimentarius ? Je ne connais pas. C’est une nouvelle église ou quoi ? » Cette réaction de l’homme de la rue pourrait amuser beaucoup de personnes. Mais, elle traduit seulement la réalité du terrain. Outre les gens qui sont impliqués en haut lieu dans la mise en place des normes de qualité et de sécurité pour les aliments, les populations ne sont pas vraiment au fait de ce qui se passe au sein du Codex alimentarius, ce programme commun FAO/OMS qui consiste en un recueil de normes, codes d'usage, directives et autres recommandations relatifs à la production et à la transformation agro-alimentaire.
Pourtant, au sein de l’organisme, on se félicite des progrès réalisés à travers le monde. En effet, selon le secrétariat du Codex alimentarius, « les normes alimentaires, les lignes directrices et les codes d'usages internationaux contribuent à la sécurité, à la qualité et aux pratiques loyales du commerce international des denrées alimentaires. Les consommateurs peuvent tabler sur la qualité et la sécurité sanitaire des produits alimentaires qu'ils achètent. » Cependant, pour beaucoup de Camerounais, et même d’Africains, ces normes restent sur le papier. Au Cameroun, par exemple, on parle de 116 normes alimentaires homologuées. Mais le consommateur final ne sait toujours pas à quoi cela renvoie, ni ce que ces homologations peuvent changer à ce qu’il a sur sa table à chaque repas.
Pour l’instant, les quelques pays africains qui ont pu vivre l’impact du Codex, c’est sur des produits de l’agriculture de rente ou des produits manufacturés. En Côte d’Ivoire, par exemple, toute une cargaison de café a été refoulée à l’importation vers l’Europe parce que ne respectant pas les normes arrêtées au sein du Codex. Au Ghana, visiblement avancé en la matière, les responsables de la douane ont empêché l’entrée d’une cargaison de riz de mauvaise qualité, ayant déjà fait le tour de plusieurs ports, sur son territoire.
