C’est l’objectif de la semaine socio-médicale lancée lundi à l’hôpital régional annexe.
Au-dessus des marches d’un escalier, le fauteuil roulant d’une très vieille dame se retrouve en suspension. Dans une sorte de tir à la corde où le principal acteur est un individu qui pense que l’aïeule n’a pas respecté l’ordre de passage. La scène, surréaliste, peut choquer les esprits. Mais dans la bousculade de ce 4 février 2013 à l’hôpital régional annexe, l’incident passe presque inaperçu. Seule préoccupation des centaines de personnes, venues de loin parfois, repartir des Journées Humanitaires d’Edéa en meilleure santé.
Pour répondre aux attentes des malades, une importante équipe composée de médecins marocains, membres de l’association Les Rangs d’honneur, présents au Cameroun pour la deuxième fois, après Pouma en 2011. A leurs côtés, leurs homologues camerounais de l’Association médicale Bassa Mpo’o (Ambm). Avec l’implication des étudiants de la faculté de Médecine et des Sciences biomédicales de Douala. Sur place à l’hôpital, ils prennent gratuitement les patients en charge, après que ceux-ci ont acheté un carnet de santé à 600F, dans les services entre autres d’ophtalmologie, pédiatrie, cardiologie, gynécologie, chirurgie dentaire, orthopédie, radiologie, sans oublier les interventions chirurgicales.
Et parmi les priorités pour le bloc opératoire, Dorette Clarence Yugye, 49 ans. Cette mère de deux enfants, arrivée de Yaoundé, traine un éléphantiasis depuis 14 ans à la jambe droite. Tout comme le jeune Elvis Junior Biteng, 12 ans, qui attend une troisième opération qui lui rendra son oreille en bon état. Ces deux cas font partie de l’objectif de 5000 patients que le corps médical mobilisé pour l’opération espère soigner d’ici vendredi, 8 février prochain.
Pour le Dr Prosper Hiag, président de l’Ambm, il s’agit de « soulager le plus de monde possible. Nous voulons apporter une modeste contribution aux efforts des uns et des autres, mais aussi ceux de notre gouvernement afin d’améliorer la santé de nos populations». En accord avec son confrère, le Dr Nourreddine Bennani, dirigeant des Rangs d’honneur, ajoute : « La demande est très importante. Mais on ne peut régler le problème de santé d’une région en une ou deux semaines. Il est question de tirer la sonnette d’alarme, de connaitre la pathologie la plus fréquente ici, savoir quelles en sont les causes, et y remédier ».
Concernant le choix de l’hôpital régional annexe d’Edéa, Prosper Hiag poursuit : « C’est un hôpital neuf, bien équipé, de référence dont il faut faire également la promotion. Montrer que cet hôpital peut accueillir une équipe médicale de haut niveau ». En effet, les médecins chérifiens n’ont pas manqué d’apprécier le bon plateau technique de la formation sanitaire. Une satisfaction qu’ils ont exprimée à Jean Abate Edi’i, préfet de la Sanaga-maritime, venu suivre le déroulement des activités.
