En plus d’être salissante, elle est à l’origine de nombreuses maladies respiratoires.
La poussière, c’est l’ennemi numéro 1 de la ménagère. Elle s’incruste dans les moindres fibres de tissu, se dépose sur tous les meubles. Et depuis quelques jours, tous les matins, un brouillard épais l’aide à envahir un peu plus les maisons de Yaoundé. Entre le froid du matin et la chaleur de l’après-midi, les organismes fragiles sont mis à rude épreuve. Du coup, en plus des problèmes domestiques, les ménagères et les autres habitants de Yaoundé doivent résoudre un autre souci face à la poussière.
La santé est également menacée. La grippe est la maladie du moment. Merlaine Ndonga, 38 ans, est mère de trois enfants en bas âge. Rencontrée devant une pharmacie populaire de la ville, elle ne sait plus que faire de tous ses paquets de médicaments. « J’ai acheté des inhalateurs, des suppositoires et même des sirops pour calmer leur toux. Le plus grand de mes enfants, mon mari, est lui aussi atteint de grippe. Pour lui, j’ai pris des pastilles », s’en amuse-t-elle. Pour le pharmacien d’une officine du centre-ville, « c’est la période où nous vendons le plus de médicaments liés à la toux ou au rhume, ainsi qu’à la gorge. Tous les produits susceptibles de venir à bout aux maladies liées aux voies respiratoires sont très sollicités. » Faute de moyens, la plupart des riverains s’en remettent au boutiquier du quartier. Dans une boutique du quartier Etoa-Meki, le gérant affirme que son stock de « Mixagrip » est écoulé.
Dans les familles, c’est prudence et précautions pour éviter de choper le grand mal de l’heure. Chez les Ndongo, à Ekounou, les portes et les fenêtres restent closes. Leur domicile fait face à une route poussiéreuse et très fréquentée par les motos-taxis. « J’interdis aux enfants d’acheter la nourriture en bordure de route. Nous nous enfermons quasiment, et de temps en temps, j’arrose la cour pour éviter que la poussière s’accumule », explique Romain Ndongo, le chef de famille. Des attitudes utiles pour préserver sa santé et éviter l’augmentation des cas de grippe ou d’autres maladies propices à cette période de saison sèche. Comme l’explique le Dr Jean Jacques Pagbe, chirurgien cardio-vasculaire thoracique, chef du service des urgences à l’Hôpital général, de nombreux patients souffrant de maladies liées à la poussière et à la sécheresse, frappent à leur porte. A tous, il conseille de : « s’hydrater constamment, de se protéger dans sa maison en fermant les ouvertures et de faire ses vaccins régulièrement, car la méningite est aussi de saison. »
