Suite au drame survenu lundi, des riverains ont manifesté mardi devant les locaux d’Aes Sonel à Ndokoti à Douala.
Une photo à moitié brûlée. Les petites Laurel 10 ans, Flore 9 ans, Kandisse Francia, 7 ans et Dieudonné 2 ans, souriants, prennent la pose à côté de leur mère. Un temps qui semble désormais lointain. « C’est l’une des rares photos qu’on a pu sauver », confie un voisin, qui brandit le cliché collé sur une pancarte. Comme beaucoup, ce dernier est venu manifester devant les locaux d’Aes Sonel à Ndokoti mardi, pour exprimer sa douleur, son désarroi, sa colère… Pour tous en effet, le fournisseur d’énergie électrique est le principal responsable de la mort des quatre enfants. « Aes Sonel, rendez-nous nos quatre enfants calcinés », « L’accès au quartier est interdit à tout agent d’Aes Sonel », peut-on notamment lire sur les pancartes.
Sur les lieux du drame, au lieu dit « derrière Essec », il n’y a pas de mots pour exprimer la douleur ressentie par le couple Wilfried Nya qui vient de perdre ses enfants. D’après des informations à notre disposition, le drame a eu lieu lundi aux environs de 23h. La mère des enfants se trouvait à l’hôpital Laquintinie auprès de sa belle-mère malade. Le père, qui s’occupait des bambins en l’absence de son épouse, était allé faire un tour. A cette heure là, le quartier était privé d’énergie électrique. Laurel, l’aînée et ses frères qui s’éclairaient donc à la bougie.
Qu’est-ce qui s’est passé ? La bougie a-t-elle déclenché le sinistre alors que les enfants fatigués s’étaient endormis ou alors, y a-t-il eu un court-circuit au moment du retour du courant électrique ? Toujours est-il que les enfants ont été calcinés par des flammes en furie.
L’intervention du père n’a pas changé grand-chose. Wilfried Nya, raconte une voisine, a eu les doigts de son bras droit brûlés. Informé, le préfet du Wouri Naseri Paul Bea, le sous-préfet Jeanneaux Tamandjo, le maire Françoise Foning et les autorités policières sont descendus sur les lieux pour ramener la sérénité et calmer les esprits surchauffés. Toutes les dispositions ont été prises pour acheminer les corps au village.
Pendant ce temps devant les locaux d’Aes Sonel à Ndokoti, les manifestants entravent la circulation. L’accès aux locaux est en partie bloqué. Les esprits s’échauffent. Des éléments des forces de l’ordre campent, pour parer à tout débordement. Descendu sur les lieux, le sous-préfet de Douala 3e, Njoya Zakariaou, parlemente et fait venir le directeur régional pour le Littoral d’Aes Sonel. Les populations exigent notamment, « des solutions durables par rapport aux coupures intempestives du courant électrique, le remplacement des poteaux et des fils électriques qui traînent, une meilleure communication sur les délestages et un meilleur plan de délestage ». A l’issue du dialogue entamé entre les parties, les populations finissent par se calmer, avec la promesse que leurs doléances seront prises en compte. La foule se disperse. Mais sa douleur reste vive.
