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Dossier de la Rédaction

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Pr. Jean Paul Messina: « Pour être élu pape, il faut être connu »

Les explication du membre correspondant du comité pontifical des sciences historiques, et enseignant à l’UCAC.

A peine Benoît XVI a-t-il démissionné qu’on suppute déjà sur le nom du prochain pape. Comment se déroule cette élection ?

L’élection du pape obéit à des règles bien précises. Les cardinaux sont convoqués et réunis en conclave, ça veut dire qu’ils ne sortent de là que lorsqu’ils ont déjà élu le pape attendu. Il y a d’abord des concertations préalables, puis des noms se dégagent et il faudrait que le candidat élu ait obtenu 2/3 des suffrages parce qu’on ne veut pas d’un pape mal élu. Ça veut donc dire qu’après deux à trois tours, il y a un ou deux noms qui se dégagent et c’est autour de ces deux candidats que se joue l’issue du scrutin. Donc, tout de suite après le retrait du pape Benoît XVI le 28 février prochain, les cardinaux vont se réunir, d’abord pour une concertation d’ensemble, ensuite pour commencer à proposer des noms. Tout le monde est électeur. De même, tout le monde est éligible, excepté les cardinaux qui ont plus de 80 ans, qui sont mis dans une salle à part. C’est d’abord à eux qu’on communique le nom du pape élu.

Pensez-vous que l’élection d’un pape africain, sud-américain voire asiatique soit possible ?

On ne sait jamais de quel côté souffle le Saint Esprit, ce d’autant plus qu’il guide, tout comme la main de Dieu, ceux qui sont chargés d’élire le pape. Je crois que le prochain pape peut venir de n’importe où. Tous ceux qui participent au conclave et qui remplissent les conditions définies par le droit canon sont susceptibles d’être élus. Seulement, il y a de grands enjeux. Pour être élu il faut être connu. Il y a aussi la règle de la majorité. Certains pays comme l’Italie ont une majorité de cardinaux. Mais les deux derniers conclaves ont montré que le pape n’était pas toujours élu du côté où il y avait la majorité des cardinaux. Aujourd’hui, ce qui est important c’est que ce soit quelqu’un de charismatique, bien connu pour sa pastorale, pour sa pensée, et qui a une personnalité acceptée par tous. En outre, il faut quelqu’un qui maîtrise la foi, la tradition, et qui soit à même de défendre cette foi face aux dangers du monde contemporain, tels que l’homosexualité.

Jusqu’à présent a-t-on eu des papes originaires d’autres continents ?

Il y a eu des papes africains pendant l’antiquité. Ils étaient de l’Afrique du Nord comme le pape Victor. En fait, il n’y a jamais eu un pape noir depuis que l’église a été fondée par Jésus- Christ, des papes latino-américains non plus. Le Saint-Siège a été essentiellement dirigé par des occidentaux jusqu’à ce jour. Je crois qu’aujourd’hui, avec l’évolution des mentalités, il est possible de sortir de cette vision des choses. Et parmi les Africains qu’on cite, il y a le cardinal nigérian Francis Arinze, qui a été président du conseil pontifical pendant plusieurs années, il y a le cardinal ghanéen Peter Kodwo Appiah Turkson qu’on a d’ailleurs vu ici au Cameroun lors du congrès panafricain des laïques. Il y a le cardinal Théodore Adrien Sarr, archevêque de Dakar, de nouveaux cardinaux comme l’archevêque d’Abuja, John Oneiyekan, le cardinal John Njue du Kenya. Notre cardinal à nous, le cardinal Tumi, a atteint la limite d’âge, donc il n’est pas éligible. Toutefois, la question fondamentale à mon sens n’est pas seulement d’avoir un pape africain. Il faut avoir un pape à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui, qu’il ait une forte personnalité religieuse, qui gouverne l’église selon des règles de transparence, d’ouverture, de modernité, mais qui défend aussi la foi, parce que la foi catholique est aussi un trésor qui ne doit pas être bradé.

Pr. Jean Paul Messina : « Il faut un pape qui maîtrise et défende la foi, face aux dangers du monde contemporain ».

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