Les populations ne savent plus à quel saint se vouer. Aes-sonel opte pour un plan prévisionnel.

Etienne J., la quarantaine, propriétaire d’une poissonnerie au quartier Maképé, est exaspéré. Depuis quelques jours, il a dû arrêter les commandes et fermer boutique. Raison ? Les coupures d’énergie électrique à répétition. « Cette situation de délestages intempestifs est inadmissible. J’ai beaucoup perdu ces derniers temps, mes produits se sont abîmés. Ne disposant pas de groupe électrogène, j’ai dû arrêter l’activité, en attendant », explique-t-il dépité.

Beaucoup dont l’activité professionnelle est fortement dépendante du courant électrique expriment leur agacement et leur déception ces derniers temps dans la ville. Nathalie D., elle, travaille dans un cybercafé à Akwa. Selon la jeune femme, l’énergie électrique est coupée deux à trois fois en une seule journée dans son secteur. Pour un black-out cumulé de près de 10 heures. « Comment travailler dans de telles conditions ? Ça devient invivable lorsque la chaleur s’en mêle », s’exclame-t-elle.

Les hôpitaux ne sont pas épargnés. Armelle B. qui allait rendre visite à un proche, dans une clinique à Akwa, a marqué son étonnement. « L’établissement hospitalier était carrément plongé dans le noir », raconte-t-elle, visiblement écœurée. De nombreux ménages en souffrent désormais à Douala. Pour pallier le désagrément, ils optent pour un plan B, utilisant des bougies, des lampes. Certains préfèrent des ampoules rechargeables, les plus nantis, les groupes électrogènes. Malheureusement comme le précise Solange K., très peu de familles disposent de cet appareil. Et une ampoule rechargeable ne fait pas marcher le frigo. « Les conséquences, c’est que les aliments conservés dans le réfrigérateur se gâtent. Impossible de dormir la nuit, avec la chaleur et les moustiques », geint Armelle.

Afin d’aider les familles à mieux organiser leurs activités personnelles et professionnelles, Aes-Sonel a établi un plan prévisionnel des coupures d’électricité. Dans un récent communiqué, l’entreprise explique les raisons du déficit entre l’offre et la demande en électricité. La note indique qu’en raison d’un délai supplémentaire requis pour la livraison du gaz, la centrale thermique de Kribi n’entrera en service qu’au début du mois de mars 2013. D’où la contrainte, pour Aes-Sonel, de procéder à la modulation de la demande afin de maintenir l’équilibre du système électrique. Pas sûr que cela console Etienne le poissonnier…