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Dossier de la Rédaction

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L'apport de la loi anti-tabac au Cameroun

Elle porte sur des mesures visant la réduction du nombre de fumeurs. Les explications de la présidente de la Coalition camerounaise contre le Tabac.

17,5% de la population sont fumeurs de tabac au Cameroun. Une forte partie de la population se trouve dépendante de cette drogue douce, et les plus jeunes ne sont pas épargnés. D’après les chiffres communiqués par la Coalition camerounaise contre le tabac (C3T), « 6,4% d’élèves ont reçu des cigarettes gratuites des représentants de compagnies de tabac. En milieu scolaire, 44% d’élèves ont déjà eu un premier contact avec le tabac. » Une exposition des plus jeunes à l’emprise de la cigarette, que les défenseurs de la loi anti-tabac condamnent particulièrement.

Cette loi, en plus de protéger les jeunes et les enfants, veut préserver la santé des fumeurs passifs, ces personnes qui cohabitent ou sont souvent en contact avec des fumeurs. Toujours selon le rapport de la C3T, « deux tiers des maladies cardiovasculaires sont liées au tabagisme passif. Chaque année, l’exposition au tabagisme passif est responsable de plus de 600.000 décès prématurés. » La loi anti-tabac veut assurer la santé de ces fumeurs passifs, par exemple grâce à la création d’espaces non-fumeurs dans les lieux publics. Cependant, les défenseurs de cette loi sont confrontés aux arguments des grandes firmes de l’industrie du tabac. Malgré ces obstacles, certains projets ont déjà connu un accueil favorable par l’Etat du Cameroun. Entre autres l’initiation de l’avant-projet de loi portant sur la lutte anti-tabac au Cameroun par les pouvoirs publics.


« La loi doit interdire de fumer dans des lieux publics »

Dr Flore Ndembiyembe, présidente de la Coalition camerounaise contre le Tabac (C3T).

Qu’est-ce qu’une loi anti-tabac changerait concrètement si elle est appliquée ?

La loi anti-tabac est une loi qui doit protéger les Camerounais par rapport aux dangers liés à la consommation du tabac. Le tabagisme c’est le fléau de ce siècle, une véritable épidémie qui cause six millions de morts par an et parmi ces décès, 80% sont des décès qui surviennent dans des pays en voie de développement comme le nôtre. Donc il faut protéger les populations, et la loi crée le cadre favorable à l’organisation du contrôle du tabac. La création des espaces non-fumeurs est un volet important de cette loi. Normalement, la loi doit interdire de fumer dans des lieux publics, parce que le tabac est nocif non seulement quand vous êtes fumeur mais aussi quand vous êtes non-fumeur. C’est ce qu’on appelle le tabagisme passif qui entraîne des maladies dangereuses aussi. C’est pourquoi dans cette loi, il y a une part importante consacrée à l’interdiction de fumer dans les lieux publics.

Cette loi, on en parle depuis plusieurs années. Quels sont les freins à son adoption ?

Nous pensons que le gouvernement camerounais est dans de bonnes dispositions pour faire appliquer cette loi, puisqu’il a ratifié en 2006 la convention cadre de l’OMS pour la lutte anti-tabac qui encadre la consommation de tabac. Et le ministère de la Santé publique a déjà élaboré cet avant-projet de loi. Nous pensons que c’est l’industrie du tabac qui n’a aucun intérêt à ce que la loi sorte parce qu’elle doit également réglementer la vente, empêcher par exemple la vente au détail, la vente de la cigarette aux mineurs. Ils ne voient pas cela d’un bon œil et ce sont eux qui font obstacle. Si toute la population réclame cette loi, on l’aura et les enfants seront protégés des méfaits de la consommation du tabac.

Hormis cette loi, comment sensibilisez-vous la population contre le phénomène ?

La coalition camerounaise contre le tabac a entamé depuis quelques mois une campagne pour obtenir le soutien de la population par rapport à l’adoption de cette loi. Nous utilisons aussi beaucoup les médias pour la sensibilisation. Mais nous pensons que pour faire ce travail qu’elle a d’ailleurs déjà commencé avec beaucoup de satisfaction, il faut que la presse sache ce que c’est que le tabac, ce que prévoit cette loi anti-tabac, ce que font les industries pour que le message que nous passons ne soit pas biaisé. Donc le séminaire a pour finalité de donner aux hommes de médias, les instruments et les informations nécessaires pour nous soutenir dans cette campagne. Nous nous attelons au niveau national à surveiller les activités des industries. Nous surveillons aussi l’application de la loi, parce que la loi anti-tabac globale n’est pas encore adoptée, mais il existe une loi contre la publicité qui n’est pas respectée.

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