La partie sinistrée du site commercial en cours de renouvellement par les commerçants.

« Vous commencez déjà à sourire ! C’est bien, tout va bientôt rentrer dans l’ordre ». Lors du tour du propriétaire effectué sur le chantier hier, Alice Maguedjio, présidente du Syndicat des Commerçants détaillants du Wouri (Sycodew) a pu constater que la bonne humeur revient progressivement chez les commerçants sinistrés. Une joie du à la perspective de reprendre bientôt leurs activités, après le sinistre du 26 octobre 2012.

Beaucoup sont présents tous les jours sur le site des travaux, pour suivre au quotidien l’évolution du chantier. Notamment le collectif des sinistrés, conduit par Kemogne Hilaire. D’après le chef du chantier et Alice Maguedjio, les travaux sont réalisés à plus de 90%. « Il ne reste que des finitions. Notamment, installer des garde-fous pour plus de sécurité et installer les dernières portes », apprend-on. Le nouveau bâtiment, qui occupe environ 800 m2, a été construit en matériaux définitifs sur deux niveaux. « Les travaux de reconstruction ont concerné 64 personnes, surtout les propriétaires. Il y avait au total 113 sinistrés. Un compte en banque a été ouvert dans lequel chacun versait sa contribution. Les contributions sont proportionnelles à la superficie des boutiques. Il n’y a pas eu de disputes. Célérité et maitrise des coûts sont les deux principales caractéristiques de ce chantier que nous voulons présenter aux autorités publiques comme un signe de la responsabilité citoyenne des commerçants », assure Alice Maguedjio.

Compte tenu de la désagréable expérience de l’incendie, les commerçants ont voulu un bâtiment davantage sécurisé. La servitude principale a été agrandie, et les « coffrets » qui encombraient les voies de circulation supprimés. « Si un commerçant vous demande d’utiliser un câble moins cher, il faut refuser. Nous voulons des installations électriques fiables », déclare une commerçante à un électricien. Ses collègues acquiescent.

D’après Alice Maguedjio, après que le Sycodew a pu obtenir de l’administration la levée des mesures conservatoires afin que les travaux puissent commencer en décembre, quelques principes ont été communément admis. « Nous avons décidé que les boutiques soient construites ensemble pour qu’il y ait une sorte d’uniformité. Ensuite, il n’y aura pas d’augmentation de loyer, au moins pour les six premiers mois, pour ne pas accabler davantage les sinistrés qui ont déjà tant souffert. Enfin, même s’il y a en principe plus de boutiques, la priorité absolue est accordée aux sinistrés qui doivent être tous recasés (…) On peut s’inspirer de cet exemple pour améliorer les autres bâtiments. Les choses sont devenues tellement désorganisées qu’on ne les voit plus. Mais pour ça, il nous faut l’aval des autorités », précise-t-elle. La réouverture du bâtiment devrait se faire bientôt de manière officielle, en présence des autorités administratives.