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Dossier de la Rédaction

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Le temps de l’audace

Il y a d’abord ces constats froids, que nous imposent les chiffres, aiguillons de la perception macro-économique : 70% des 40 mesures décidées à l’issue du précédent Cameroon Business Forum (CBF) ont été mises en place ou sont en cours d’implémentation.

Contre un taux de réalisation de 73% en 2011. Appréciable mais insuffisant, clament les experts. Et quand la dynamique de mise en œuvre des réformes fléchit, le Cameroun reste scotché à son 161e rang dans le rapport Doing Business 2013 de la Banque mondiale. Statu quo cette année donc, par rapport à 2012.

Il y a ensuite ce bouillonnement du secteur privé qui piaffe d’impatience devant les lenteurs et qui exhorte à faire la différence entre réformes réalisées et celles en cours de réalisation. Comment ne pas tendre une oreille attentive sur cette quasi levée de boucliers, concernant la fixation du seuil minimal d’investissement à 500 millions de F afin de pouvoir bénéficier des incitations. Trop élevé pour les PME (qui représentent 90% des entreprises), et en contradiction avec le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE), jugent-ils.

Il y a enfin cet espoir d’un ciel radieux sur le climat des affaires au Cameroun, traduit par « un point de croissance dès cette année pour le Gicam pour être dans le train de l’émergence dès 2020 ». Ces voyants au vert, allumés, malgré tout comme l’estime le secrétaire permanent du CBF. Et ils le seront davantage, si le plaidoyer du Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang, lancé hier à Douala, auprès des créateurs de richesses, passe. Un plaidoyer pour l’implémentation de la gouvernance et ses piliers que sont la transparence, l’équité, l’intégrité, la responsabilité dans le secteur privé. Pour la création de richesses pérennes.

En tout état de cause, le dialogue passe. On se regarde en face, on se dit les quatre vérités, on s’envoie des piques parfois dures, souvent vraisemblables sur le climat des affaires et le rythme des réformes. La confiance mutuelle des parties pour l’atteinte des objectifs est sauve. C’est déjà ça : « Nous restons confiants car la volonté politique de réformer la pratique des affaires est affirmée », estime le représentant régional de l’IFC, institution du groupe de la Banque mondiale, soutien de poids au CBF. Cette plate-forme utilisée à bon escient devrait permettre au Cameroun d’émerger, ajoute-t-il. « Utiliser à bon escient », c’est écouter les doléances, les évaluer. Agir, en changeant la donne. Supprimer les nombreuses poches de résistance. Sortir du confort bureaucratique des salons feutrés de débats pour entrer dans l’audace décisionnelle du management laborieux de terrain, de l’urgence.

« Festina lente », hâte-toi lentement ! disait l’empereur Auguste à ses collaborateurs pour que ceux-ci prennent le temps de la réflexion, tout en agissant. Pourtant, on n’a plus le temps de tergiverser. Il s’agira aujourd’hui de se hâter (très) vite. L’heure de la réflexion est passée, les minutes de l’action sont venues. De l’action et surtout de cette audace, qui la légitime profondément. Et c’est bien ce qui manque chez nos réformateurs. L’audace n’a pas besoin de décret et ils le savent. Cette audace viendrait transformer l’essai de l’action. La vision du Cameroun émergent à l’horizon 2035, voulue par son chef, ne peut plus s’accommoder de lenteurs contre-productives dans les réformes économiques.


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