Les extensions ne sont plus fréquentes et les nouveaux quartiers en souffrent.
Daniel P., habite le quartier Simbock depuis 6 ans où il a pu construire une villa. Dans son domicile se dresse majestueusement un forage qui alimente son château d’eau. Celui-ci lui permet de se ravitailler en eau à tout moment. Ce n’est pas faute d’avoir essayer d’obtenir une adduction d’eau à la Camerounaise des eaux (Cde). « Je suis allé prendre des informations sur les modalités de branchement maintes fois. Et j’avoue que la procédure était longue et exigeait une somme d’argent énorme. J’ai dû abandonner cette option et solliciter celle d’un forage qui me revenait moins chère », raconte-t-il. Aujourd’hui, au regard des coupures d’eau, il ne regrette pas. « Lorsque j’observe ce qui se passe auprès des amis qui habitent les autres quartiers avec des coupures d’eau de deux à trois jours, je me réjouis d’avoir mon forage qui ravitaille les voisins », lance-t-il. A sa suite, c’est Pierre L., employé dans une entreprise, qui avoue avoir vécu le même scénario, à la seule différence que la Cde avait demandé à ces potentiels abonnés de se regrouper afin de faciliter un branchement commun avec des compteurs d’eau différents placés en bordure de route pour un montant de 9 millions de F. « Ce fort taux nous a rebiffé et chacun a choisi son option. Ceux qui n’ont pas eu les moyens de construire des forages se débrouillent comme ils peuvent en attendant qu’un jour l’extension leur parvienne », a ajouté notre interlocuteur.
Au quartier Damas à Yaoundé, certaines populations disposent des branchements mais sans eau au bout des robinets. Elles se ravitaillent soit par camions citernes, puits ou forages. Idem pour les habitants des quartiers Ahala, Odza, etc. Ici, l’eau de la Cde est une denrée rare.
Pourtant, le ministre de l’Eau et de l’Energie, Basile Atangana Kouna a été on ne peut plus clair vendredi dernier sur la question. Parmi les solutions aux pénuries d’eau, l’extension des réseaux de distribution a été proposée en raison de nombreuses plaintes des populations relatives aux branchements. Basile Atangana Kouna a demandé à la Camerounaise des eaux (CDE) et à Camwater au cours d’une réunion de réorienter leurs fonds vers le développement des réseaux. Approchés hier matin, les directeurs régionaux de la Cde et de la Camwater n’étaient pas disponibles. Mais, d’après un responsable de la Cde, il faudrait d’abord augmenter les capacités de production avant de prétendre à l’extension du réseau de distribution. « L’offre actuelle en eau potable ne satisfait pas les abonnés. Alors, s’il faut encore étendre le réseau vers d’autres quartiers éloignés, la situation serait un plus compliqué », a-t-il conclu. En attendant que la solution soit trouvée à ce type d’abonnés, ils peuvent continuer à faire appel aux forages ou aux puits creusés dans les concessions.
