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Dossier de la Rédaction

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Eviter l’amalgame

Sept touristes français victimes d’un rapt mardi dernier dans la localité de Dabanga (région de l’Extrême-Nord), non loin de la frontière avec le Nigéria. Une situation d’autant plus déplorable et poignante que parmi les otages figurent quatre enfants en bas âge.

Une fois rendue publique, la nouvelle a été relayée aux quatre coins du monde, suscitant ici et là émoi, consternation, indignation, voire révolte. Théâtre d’opération de l’enlèvement de la famille Moulin-Fournier, dont le chef est un haut responsable de l’entreprise GDF Suez Cameroun, le triangle national a été projeté sur les feux de l’actualité. A la faveur des reportages et autres débats organisés ici et là dans les médias. Que n’a-t-on pas entendu à l’occasion sur le Cameroun, sur son système de sécurité…

Bien que traumatisant, le rapt de Dabanga ne devrait, à la vérité, surprendre outre mesure. En effet, le Cameroun ne peut se soustraire et ne saurait être soustrait de ce village planétaire qu’est devenu le monde contemporain. Avec ses avantages et ses inconvénients dont le grand banditisme et le terrorisme, animés par des acteurs sans visage, du fait d’une extrême mobilité et de l’usage de moyens modernes de communication. A ce jour, aucun Etat ne peut se prévaloir du risque zéro en matière d’insécurité. Ce d’autant plus que grands bandits et terroristes recourent de plus en plus à des méthodes défiants les techniques classiques de sécurité. Ce qui accroît les menaces qui pèsent sur les sociétés modernes, la démocratie, voire la vie des nations.

Il est donc impérieux dans ce contexte de savoir raison garder et ne point verser dans l’amalgame. Le drame de Dabanga ne saurait justifier que l’on jette l’anathème sur le Cameroun, en conseillant par exemple aux touristes de s’abstenir de s’y rendre. C’est le lieu de rappeler que malgré des moyens certes limités, le gouvernement ne ménage aucun effort pour assurer la sécurité des sites touristiques, des voies qui y mènent, et autres zones généralement fréquentées par ces visiteurs : hôtels, restaurants, marchés…

Celles et ceux qui ont séjourné récemment au Cameroun peuvent l’attester. Il est donc injuste, à la suite de l’acte crapuleux posé pas les auteurs de l’enlèvement de touristes français la semaine derrière près de Kousseri, de conclure que la destination Cameroun est à haut risque. C’est du reste le sens du point de presse donné vendredi à Yaoundé par Maïgari Bello Bouba, ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs, qui a réaffirmé à l’occasion, avec force, que « le Cameroun reste et demeure une des destinations touristiques de premier choix en Afrique. » Et d’ajouter pour s’indigner : « Non ! Le Cameroun n’est pas une destination dangereuse ! »

A côté des détracteurs patentés du Cameroun, il existe fort heureusement des observateurs avertis qui savent faire la part des choses. C’est le cas de l’investisseur français Gérard Mestrallet. Le PDG de GDF Suez, qui a rencontré vendredi dernier à Yaoundé le Premier ministre, chef du gouvernement, Philemon Yang a déclaré être venu « remercier les autorités camerounaises et notamment le Premier ministre, de l’engagement du gouvernement camerounais qui fait tout ce qu’il peut et tout ce qui est possible pour retrouver les otages. » Avant de conclure : « Le gouvernement camerounais le fait en parfaite coordination avec les autorités françaises et les autorités nigérianes. Nous avons la plus grande confiance en l’avenir du Cameroun et notre projet continue. »

Au lieu d’être le prétexte de tirs groupés sur le Cameroun, le récent enlèvement de touristes français devrait plutôt être le déclic d’une réflexion et d’une action en synergie de la communauté internationale, pour mieux sécuriser une zone qui était encore relativement épargnée par les preneurs d’otages. Car, la sécurité, pour faire face aux grands bandits et aux terroristes, ne sera véritablement efficace que si elle est collective. Chacun doit y contribuer à sa mesure et selon ses moyens, car c’est l’affaire de tous.

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