La parole a été donnée mardi au Tribunal criminel spécial à l’ancienne greffière en chef du Tribunal de grande instance du Mfoundi.
Debout dans le box des accusés durant près de cinq heures, Fanta Elisabeth Marie Tikela Kemone a répondu avec assurance aux questions des avocats de la défense et à celles des représentants du ministère public et du ministère de la Justice.
Principale accusée dans cette affaire de détournement de deniers publics et de faux en écriture de banque, Dame Fanta Tikela Kemone a dû répondre aux préoccupations des deux parties sur les responsabilités qui lui ont incombé durant neuf ans. De 1999 à 2008, elle a occupé le poste de greffier en chef du Tribunal de grande instance du Mfoundi (TGI). A sa prise de service, elle a déclaré avoir reçu de son prédécesseur la gestion de deux comptes des greffes, un ouvert à la SCB et un autre à la BICEC.
Son travail consistait à prendre et à rembourser les consignations, étant donné que les greffes peuvent être considérées comme le secrétariat du tribunal. En neuf ans, elle a géré un solde de plus de 538 millions de F. Elle a déclaré au tribunal avoir accueilli cinq contrôles durant cette période : un du parquet et quatre autres de la Cour d’appel. Elle a également révélé que sa santé était fragile. Quand la maladie l’a amené à s’absenter, le chef de la section civile et commerciale des greffes a alors assuré son intérim. Mais le point sur lequel l’audience s’est appesantie, c’est ce contrôle effectué en 2008 par des inspecteurs dépêchés du ministère de la Justice.
Mme Fanta Tikela Kemone et ses collaborateurs leur ont transmis des relevés de comptes, les différents registres, mais également des preuves que certaines sommes ont été transférées dans les banques (suite à la décision du ministère des Finances de virer l’argent des greffes au Trésor public). Plus tard, Mme Fanta Tikela Kemone est suspendue de ses fonctions par le président du TGI, reçoit une demande d’explication et une greffière en chef par intérim est nommée. Il s’agit de Mme Essama, entendu dans cette affaire comme premier témoin de l’accusation.
Les choses s’enchaînent très vite par la suite. L’ancienne greffière en chef est entendue par la gendarmerie, pour un déficit de 200 millions de F dans l’argent du greffe, et un an plus tard, elle est de nouveau entendue, cette fois-ci, pour un montant de 450 millions de F après qu’une plainte du TGI a été déposée au parquet. Elle se retrouve aujourd’hui devant le TCS pour répondre de ces accusations. On en saura en tout cas un peu plus le 5 mars prochain, date fixée pour la suite de son audition.
