La 10e édition s’ouvre dimanche à Logbadjeck, chef-lieu du département de la Dibamba.
Le Ngala, un retour aux sources du peuple Longassè. Né du mythe de la marmite cracheuse de feu, symbole du canton. Et depuis le 16 mars 2003, date de la première édition, ce peuple proche des bassa par le parler, cousin des douala par les origines, rend hommage à cet épisode primordial de son épopée chaque 3e dimanche du 3e mois du 3e millénaire. Le 17 mars prochain donc, comme les initiés du Ngondo plongent dans le Wouri, ceux du Ngala vont s’enfoncer dans la forêt, déchiffrer les indices trouvés dans la marmite, question de rapporter le message des ancêtres pour cette 10e édition.
Mais avant ce grand final, la ville de Logbadjeck, à une vingtaine de kilomètres d’Edéa, va vibrer dès le 3 mars prochain au rythme de ce festival culturel et traditionnel du peuple Longassè. Au programme, une grande foire au village du festival. Egalement des rythmes, danses, contes et épopées puisés dans le patrimoine du canton, mais également dans l’histoire du grand ensemble sawa auquel appartiennent les descendants de l’ancêtre Ngassè. Et pour mieux plonger ceux qu’on appelle encore les Bonangassè dans leur héritage, une dictée en Ngala, langue séculaire, et des tables-rondes sur l’origine, les us et coutumes de la peuplade sont prévues. En plus des compétitions de lutte traditionnelle, de football, des tests de connaissance et des prestations musicales des vedettes de la contrée.
Pour Francis Eboa, président du comité d’organisation du Ngala : « la mission première est de rassembler les Longassè, de les informer de manière à ce qu’ils nous retrouvent tous et qu’ensemble nous organisions cette fête. Nous sommes éparpillés à travers le monde et il faut que nous nous connaissions tous ». Des propos auxquels Son Altesse Royale Robert Bonga Yonge, chef supérieur des Longassè, ajoute un esprit d’ouverture : « le Ngala est une fête qui ne peut pas se limiter aux seuls ressortissants de ce canton. Elle est ouverte à tout le monde. En réalité, c’est non seulement un plus à la culture du peuple sawa, mais aussi à la richesse du Cameroun ». Une occasion donc pour ces anciens pêcheurs, aujourd’hui chasseurs et cultivateurs, petits-enfants de Mbongo, ancêtre également des douala, de revisiter leur provenance depuis le grand Kongo. Aujourd’hui nichés dans la forêt, entre les fleuves Dibamba et Sanaga, Les Longassè s’étendent jusqu’au département de la Sanaga-Maritime.
