Le dossier est dorénavant à l’Oapi, dont des responsables ont visité le terroir vendredi dernier. « Poivre de Penja ». Ce sera bientôt une appellation d’origine contrôlée. C’est-à-dire que l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) aura reconnu que le poivre (noir ou blanc) produit par des agriculteurs de Mbanga,
Njombé-Penja, Loum, Manjo et Tombel regorge des spécificités et respecte des normes précises. Cette reconnaissance donne droit à une Indication géographique (Ig). A en croire le directeur général adjoint de l’Oapi, Juliette Ayite Doumatey, « le dossier du poivre de Penja est bon ». Pour y arriver, il aura fallu quatre années de travail et de lobbying dans le cadre du Projet d’appui à la mise en place des indications géographiques (Pampig), financé à hauteur d’un million d’euros (soit plus de 655 millions de F) par l’Agence française de développement.
C’est pour apprécier le travail abattu par les 281 cultivateurs de ce produit au sein du Groupement représentatif Ig poivre de Penja que l’Oapi a organisé une descente sur le terrain vendredi. Outre le top management de l’Oapi, 16 représentants des structures nationales de liaisons et les points focaux nationaux des Ig. Ainsi, chacun des 16 pays membres de l’Oapi a pu jauger l’un des quatre produits pilotes retenus dans le cadre du Pampig. Les trois autres produits étant le miel d’Oku (région du Nord-Ouest au Cameroun), les toiles de Korhogo (Nord de la Côte d’Ivoire) et le café Ziama (en République de Guinée).
Avec une production de trois tonnes à l’hectare, le poivre représente un espoir pour les populations des cinq arrondissements où l’ère géographique « Poivre de Penja » a été délimitée. Grâce à l’Ig, une plus-value est attendue pour la commercialisation de ce condiment. « C’est une sorte de garantie aux consommateurs sur l’originalité du produit et cela va entraîner une incidence sur les ventes à l’international pour les centaines de producteurs concernés », indique François Adande de l’Agence nationale de la propriété intellectuelle du Bénin.
Le poivre se vend actuellement en vrac à 7500 F le kilogramme (pour les petits grains) et 9000 F le kilogramme (pour les gros grains). L’Ig va booster ces prix, ce d’autant plus que les deux gros producteurs du poivre à Penja, Plantations Metomo et les Plantations du Haut-Penja (Php), vendent 100g de poivre conditionné à 1000 F.
