La liquidation a eu lieu vendredi dernier à la SCDP à Yaoundé. A la Société camerounaise des dépôts pétroliers (SCDP) vendredi dernier à Yaoundé, deux citernes contenant chacune 15 000 litres de carburant super et 15 000 litres de pétrole lampant ont été mises à prix à l’intention des marqueteurs agréés à manipuler ce genre de produits.
Ici, devant une petite foule, le litre de pétrole lampant est soldé à 150 F contre 350 F à la pompe et le prix du carburant super à 260 F le litre contre 569 F à la pompe. Les heureux acheteurs se recrutent parmi les responsables de stations-service de la place. La vente s’est déroulée en présence de Evina Messanga, sous-directeur du suivi des approvisionnements au ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee). Ces produits pétroliers, d’une valeur de plus de 13 millions de F ont été liquidés à près de six millions de F. Une somme qui sera reversée au Trésor public selon Evina Messanga.
Il s’agit des produits de la SCDP achetés par certains gérants des stations-service à des fins frauduleuses. «Les produits ont été saisis lors d’une mission de contrôle sur le terrain le 31 janvier dernier dans les quartiers Mvan et Etoug-Ebé. On a trouvé le super carburant dans un espace réservé au frelatage. Les responsables s’apprêtaient à mélanger l’essence au pétrole lampant », a expliqué Evina Messanga. Il a poursuivi en indiquant que «le pétrole a été trouvé et parqué dans un garage. C’est une pratique qui consiste à tromper la vigilance du consommateur en lui vendant les produits frelatés sans que ce dernier ne s’en aperçoive», a ajouté le sous-directeur du suivi des approvisionnements au Minee.
La loi prévoit que tout produit saisi dans le cadre d’une activité illégale soit vendu aux enchères, nonobstant les amendes prévues qui sont égales à la valeur de la quantité saisie. Le cas échéant, les auteurs de cette fraude devront payer 13 millions de F environ. « C’est une pratique qui doit être sévèrement punie par la justice », a conclu notre interlocuteur. Une autre descente de contrôle a permis récemment aux responsables du Minee de saisir certaines citernes de carburant vides cachées dans des domiciles privés. Places où ont souvent lieu les mélanges décriés. « Nous avons dû détruire certaines maisons pour saisir ces citernes. Nous sommes en train de combattre à tout prix ce genre de pratique illégale », a martelé Evina Messanga. Pour l’heure, les auteurs de cette pratique frauduleuse sont traduits devant la justice où ils devront répondre de leurs actes.
