Inondations, effondrements et mort d’homme enregistrés vendredi dernier dans la capitale. Nathalie Carole Belibi Ntsama n’est plus ! La jeune femme de 25 ans est morte noyée dans un torrent qui l’a traînée des environs du Palais des sports de Yaoundé au Bois Ste Anastasie.

C’est à l’intérieur du parc que les sapeurs pompiers ont finalement repêché son corps, après plus d’une heure de fouille. Il était alors 20h, ce vendredi 1^er mars. Le maire de Yaoundé II, Luc Assamba, était aux côtés des forces de l’ordre et des riverains pour essayer de sauver cette vendeuse de jus d’oseille (foléré), tombée dans une rigole vers 18 h, alors qu’elle essayait de rattraper l’une de ses glacières lui ayant échappé des mains. A ce moment là, une bonne partie de la capitale Yaoundé était sous les eaux d’une pluie torrentielle, qui a duré près d’une heure.

En effet, il est 16h ce vendredi lorsque le vent se déchaîne sur la ville. Il souffle si fort que l’on entend les branches d’arbres craquer. Peu à peu, le ciel s’assombrit. A 16h 10, lorsque la pluie démarre, il fait si noir qu’on se croirait déjà en pleine nuit. La grêle se mêle rapidement aux cordes qui tombent du ciel. A Olézoa, les véhicules circulent à peine, freinés par les eaux qui sortent des rigoles et autres bouches d’égouts. Rendu au Rond-point de la Primature, c’est déjà l’inondation, mais ça circule encore. Sauf qu’à Warda, en face du Bois Ste Anastasie, les voitures basses sont stoppées net, tellement les eaux sont hautes. Celles qui s’y sont aventurés n’ont eu de salut que grâce à des badauds, venus les pousser contre quelques pièces d’argent. Beaucoup d’automobilistes choisissent ainsi de se garer un moment. Mal en prendra à trois d’entre eux, parqués à côté du collège de la Retraite, le long du mur du Programme alimentaire mondiale (Pam). Contre toute attente, la clôture a cédé sur les véhicules, brisant leurs vitres en milles morceaux. Les occupants s’en sortent tous indemnes. Plus loin, à la montée Bastos Nylon, les eaux ont également coupé la circulation. Ici et là, des toitures envolées, des arbres déracinés, des baraquements éventrés, des poteaux électriques renversés.

Les sapeurs pompiers venus au secours de la vendeuse entraînée par les torrents rapportent, visiblement fatigués, que « la ville est sens dessus dessous ». Selon eux, près d’une dizaine d’habitations se sont effondrées de part et d’autre, sans compter les quartiers inondés où ils ont été appelés à l’aide. Du côté d’Etetak, l’on était également à la recherche des corps de deux jeunes enfants, également emportés par les eaux. Pareil à Tongolo, où l’on est toujours sans nouvelle d’un garçon de 7 ans. Des riverains se souviennent l’avoir vu pour la dernière fois sous un arbre, pendant la pluie.

Bien plus tard après la pluie, difficile de circuler à Yaoundé. Plusieurs voies sont restées coupées, obligeant les automobilistes à faire de grands détours. A Mvan par exemple, il fallait plus de deux heures pour traverser la gare routière, à cause de l’axe Nsam immergé au lieu dit Sofavin. Du coup, à 23h, il y avait encore du monde sur les routes à Yaoundé. Et dire que la saison des pluies ne fait que commencer !