Les responsables du WWF indiquent que des braconniers, lourdement armés et en cavale, ont commis leur forfait entre le 10 février et le 1^er mars, à Nki et Lobeké. La cote d’alerte est atteinte. Les braconniers font toujours parler d’eux dans la région de l’Est. Les dernières nouvelles en provenance des parcs de Nki et Lobéké sont très mauvaises.

Au terme de leur inventaire faunique dans le parc national de Nki, dans la zone baptisée le sud-est Cameroun, le chef de projet du WWF annonce une découverte des carcasses de 23 éléphants, dépouillées de leurs défenses. Zacharie Nzooh soutient que les éléphants de ces deux aires protégées font actuellement face à une menace existentielle dans le bassin du Congo. « Entre le 10 février et le 1^er mars 2013, nous avons trouvé 23 carcasses d’éléphants sans défenses sur une distance de 70 kilomètres dans le Parc national de Nki » a-t-il précisé.

Le chef de projet du WWF rappelle aussi que durant le même mois de février 2013, cinq autres carcasses d’éléphants sans défenses ont été trouvées dans le parc national de Lobéké durant la patrouille de routine des écogardes. Ce qui porte à 28 le nombre total de carcasses d’éléphants massacrés. Zacharie Nzooh explique que le mode d’opérations de braconniers est le même dans les deux parcs de Nki et Lobéké où les carcasses sont toujours retrouvées à dix mètres les unes des autres. « Cela prouve que les braconniers ont utilisé des fusils automatiques, tels que les AK-47, reflétant le caractère plus violent du braconnage d’éléphants », précise notre source. Ces braconniers sont dans la nature.
Comparativement au dernier inventaire effectué en 2006, le taux d’éléphants tué est très élevé aujourd’hui. « A l’époque, nous avons trouvé trois carcasses sans leurs défenses sur une distance de 258 kilomètres » a expliqué Nzooh. Pour lui, les éléphants d'Afrique centrale sont menacés pour leur ivoire. Une étude publiée récemment montre que les braconniers ont tué 62 % d’éléphants de forêts dans la région au cours des dix dernières années. Les populations d'éléphants dans le parc de Nki sont tombées à 1750 en 2009 contre 2100 en 2002. Des écogardes qui sont pourtant volontaires pour lutter contre des braconniers armés ne disposent pas d’armes, ni de ressources et moyens adéquats pour faire face au braconnage. Les conclusions de l'inventaire de la faune dans le parc national de Nki seront publiées en avril prochain. Zacharie Nzooh annonce d’ores et déjà que les résultats seront bien inquiétants.