Messages, moyens et stratégies se réunissent dans les directions des partis en lice.

 Rdpc

Les annonces sont placées tout au long du parcours qui va de l’entrée du siège du parti, jusqu’au 6^e étage, le saint des saints où se réunissent les hauts cadres du Rdpc au tour du secrétaire général du comité central. Elles parlent du paiement des quittances par les personnalités investies par le Rdpc pour les sénatoriales. Mais elles sont caduques, puisque les candidats du parti ont déjà été sélectionnés. C’est pourtant la seule marque extérieure de l’actualité précédant la campagne dans cette partie arrière du palais des Congrès de Yaoundé. Pour l’heure en effet, on pense plus à la fête.

A trois jours de la célébration du 28^e anniversaire du parti au pouvoir, en effet, ce sont plutôt ces chemises prêtes à être portées, voisines de gadgets de propagande à l’effigie du président national du Rdpc, Paul Biya, qui ont envahi l’espace avant le hall à l’entrée. « D’habitude, confie une employée de l’administration du parti, les gens viennent vers 11h. Il y a eu beaucoup à faire ces jours-ci. » Mais aussi bien au 2^e étage où siège « L’Action », le journal du Rdpc, que dans les étages intermédiaires, il y a de la vie. Autour de 10h, quelques figures de la maison telles que Paul Célestin Ndembiyembe passent.

Des piles de la dernière édition de « L’Action » datée du 20 mars sont distribuées. A la Une, l’on apprend que le parti prépare la campagne des sénatoriales. Une source non officielle a confié à nos confrères que la campagne sera « méthodique ». Les réunions préparatoires qui se succèdent devraient donc prochainement en dévoiler les contours.

Fsnc

Dans un bureau au cœur du centre administratif de Yaoundé, Djibrilla Adamou, secrétaire national à l’Organisation du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) recevait hier de nombreuses visites parmi lesquelles une hôtesse d’une compagnie de transport. Entre deux courses pour « régler des détails imprévus », l’homme doit trouver du temps pour dire ce que fait son parti engagé dans la compétition électorale des sénatoriales. « Nous sommes prêts à aller à la bagarre, car comme l’a dit le président Issa Tchiroma, la seule bataille perdue est celle qu’on n’a pas livrée. Dès lundi, nous serons dans l’action. En ce moment, nous réunissons les commodités pour le voyage vers les régions de l’Adamaoua et du Nord où nous serons de la partie. » Entre deux titres de transport à réserver, M. Djibrilla doit aussi trouver du temps pour peaufiner les correspondances adressées aux édiles des circonscriptions électorales visées. En allant au corps à corps avec l’électeur, il préfère avertir certain concurrent : « l’objectif est de faire en sorte qu’il n’y ait pas de majorité absolue d’un seul parti ».

Andp

L’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp) a fait de l’activité politique de ces jours-ci un package. Où l’on retrouve autant la mobilisation des électeurs vers les urnes que le mouvement préparatoire aux sénatoriales. Le résumé que fait ainsi Emmanuel Moyo, secrétaire national à l’Information et à la Communication de l’Andp décrit l’état du parti vis-à-vis des sénatoriales. « La campagne n’est pas officiellement ouverte. En général d’ailleurs, nous sommes informés par écrit de son ouverture. Qu’à cela ne tienne, nous avons déjà commencé une mobilisation informelle vers les régions où nous présentons des candidats : le Sud, le Nord et le Sud-Ouest », confie M. Moyo. Une réunion d’état-major est programmée avant la fin mars pour affiner l’organisation de la campagne. Une fois celle-ci lancée cependant, l’Andp se fera mieux connaître à cet égard, assure-t-il. Avant ce terme, il annonce que le parti fera partager aux électeurs le souci de la responsabilité des futurs sénateurs. « Avec le Sénat, nous pensons et espérons que les acteurs politiques qui gèrent assumeront mieux leurs tâches », indique le responsable de la communication.

Mdr

Dans le Mayo-Danay où le projet du Mdr a été favorablement accueilli depuis les législatives de 1992, le leader du mouvement réunit encore les moyens qui feront porter au milieu des conseillers municipaux, son message de prédilection : il faut une république qui tienne compte de la diversité des communautés camerounaises et respecte ses lois. Parlant à Cameroon Tribune dans son édition d’hier, Dakolé Daïssala assure, en effet, qu’« On ne peut pas passer par pertes et profits, la deuxième force politique d’une région comme l’Extrême-Nord. » Pour ce faire, il n’a pas entrepris d’aller à la conquête des électeurs, préférant leur laisser le choix de voter selon leur conscience. Qui devrait leur dicter, espère-t-il, la prise en compte de valeurs républicaines. En clair, cela signifie que la centaine d’élus Mdr des conseils municipaux devrait permettre au parti de remporter, en application des règles de la proportionnelle, l’un des sièges de sénateurs de l’Extrême-Nord.