A cette occasion, les cadres du parti devront sensibiliser les militants à s’inscrire sur les listes électorales. Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a 28 ans ce dimanche. Comme de tradition, la hiérarchie de ce parti met un point d’honneur à la célébration de cet anniversaire. Les plus anciens auront encore en mémoire, les images fortes de Bamenda, ville où naquit le parti du président Paul Biya le 24 mars 1985.
Le Renouveau prenait définitivement droit de cité. Les habitudes jusque-là en vogue, faites de réserve et de retenue à toute épreuve, ont progressivement cédé la place aux idées nouvelles. Peu avant la naissance du parti, dans le discours de politique générale, Paul Biya avait donné le ton de son nouveau projet politique. «Il n’est plus nécessaire pour exprimer ses opinions, de prendre le maquis, de vivre en exil ou de quitter sa famille », avait déclaré le président. Bien avant le retour au multipartisme, les balises de la démocratie ont été posées.
Mais, de 1985 à 2013, le RDPC a connu plusieurs générations de cadres. Il a subi plusieurs réformes au niveau de son fonctionnement et depuis 1992, ce parti fait face à la concurrence de ses adversaires à toutes les compétitions électorales. Il a heureusement su maintenir son leadership. Sa présence dans les conseils municipaux et l’Assemblée nationale l’atteste. Aujourd’hui, encore, le parti de Paul Biya doit affronter les élections. Les élections législatives et municipales attendues, mais surtout les toutes premières élections sénatoriales de l’histoire politique du Cameroun. Ce dernier aspect ne manquera pas de s’inviter dans les interventions des émissaires du Comité central. En attendant le jour-J, ils convoquent en ce moment des réunions pour bien affiner les préparatifs de l’an 28. Mais personne n’oubliera que le RDPC évolue dans un environnement où son leadership est contesté par les autres formations politiques. Le secrétaire général du Comité central du RDPC, au courant de ces enjeux, a donc voulu recadrer ses troupes. Célébration de l’anniversaire d’accord. Mais oui aussi à la préparation des échéances électorales attendues.
Avec l’introduction de la biométrie et la venue d’Elections Cameroon dans l’organisation des élections au Cameroun, le RDPC sait que rien ne sera plus comme avant. Pour continuer à contrôler les leviers du pouvoir, cette formation politique est consciente qu’elle doit inscrire ses militants en masse. Jean Nkuete demande, par conséquent, à ses camarades d’organiser les meetings de dimanche au niveau des commissions communales. Objectif visé : une mobilisation plus intense des militants et sympathisants du RDPC à s’inscrire sur les listes électorales. Les calculs du RDPC sont connus. Avoir un réservoir de voix pour aller en sérénité aux prochaines élections.
Mais il sera difficile pour les différents chefs de délégations d’être sourds aux questions de la base sur le choix des candidats du parti aux élections sénatoriales. Le RDPC cristallise, en effet, les critiques depuis la convocation du collège électoral. Certains de ses dignitaires ont été recalés à la course aux sénatoriales et ses listes ont fait l’objet d’un rejet dans les régions de l’Adamaoua, de l’Est, de l’Extrême-Nord et de l’Ouest. Un détail pour certains. Une preuve quand même que le RDPC doit, comme tous les autres partis politiques, s’adapter aux changements institutionnels en cours, s’il veut conserver sa position de parti au pouvoir.
